Backxwash
God Has Nothing to Do With This Leave Him Out of It
- Indépendant
- 2020
- 22 minutes
Cross my heart and hope to die I wish blood on my enemies
For any penance I’m leaving out of these sentences
It’s not revenge if it evens out the demons out
I won’t pretend that I’m not screaming loud at the people now— God Has Nothing to Do With This Leave Him Out of It
À la fin du mois de mai paraissait le deuxième album de Backxwash intitulé God Has Nothing to Do With This Leave Him Out of It. La rappeuse qui sépare son temps entre Montréal et Ottawa offre ici le meilleur du rap canadien. Mêlant les inspirations de horrorcore, de rap hardcore, de métal et de musique mystique, elle arrive avec une proposition qui est tout à fait unique.
Dès les premières secondes de la pièce-titre, on comprend qu’on est ailleurs. L’échantillon d’Ozzy Osbourne qui crie : « Oh no please God help me! » de la chanson Black Sabbath de ce même groupe met la table. Le tout est doublé par Backxwash qui débarque avec la même livraison agressive d’un Tekashi 6ix9ine, mais avec du contenu pertinent. Le résultat est franchement convaincant.
I know that shit has changed a lot with the way that I am
No way that I planned for it go this way understand
Feel like you lost a son but you gained a daughter
You think it’s plain and awkward, you think I’m pain and sorrow— Redemption
Backxwash n’hésite pas à plonger dans des sujets très personnels et s’ouvrir à nous comme si nous faisions partie de son cercle intime. Cette absence de pudeur, ou encore ce courage incroyable, lui confère une puissance même lorsque son débit se fait plus calme. Par contre, à d’autres moments, il est préférable d’attaquer le morceau comme si c’était un champ de guerre et que le micro était son arme comme le démontre l’excellente Into the Void.
Les références à la magie ne sont pas gratuites et servent à parler de problématique beaucoup plus importante. Black Magic est un bon exemple alors que la magie aura tôt fait d’être transformée en mauvaises habitudes. Au bout du compte, il s’agit de la même problématique, celle d’affronter nos agissements qui sont autodestructeurs. Les échantillons utilisés sortent de l’ordinaire, comme la batterie de When the Levee Breaks de Led Zeppelin, celle-ci reprise sur Adolescence.
À plusieurs occasions, Backxwash mord sur God Has Nothing to Do With This Leave Him Out of It, mais celle qui fait le plus mal est sans doute Amen qui est brutale. Tournant le regard accusateur vers les pasteurs qui profitent de leur autorité pour siphonner au maximum leurs fidèles, Mutinta n’y va pas de main morte.
Ce deuxième album de Backxwash n’a pas de mauvaise pièce et offre une approche rafraîchissante qui sort de l’ordinaire en rap. C’est un ovni qui est aussi surprenant que touchant. Une sortie qui fera plaisir aux fans de rap audacieux, mais sans doute aussi aux amateurs de punk et de métal qui y trouveront un terrain commun dans les thématiques et la dynamique.