Critiques

Atréal

Les bouts du monde

  • Distribution Plages
  • 2015
  • 34 minutes
6

AtréalQuatre ans après la parution de leur premier disque Hiver nordique, Atréal a vu naître en novembre 2014 un deuxième album, Les bouts du monde, qui bien que décidément moins rock que son prédécesseur, se veut des mêmes désirs de voyage, d’espace et de liberté. Le groupe est principalement formé par le guitariste-compositeur CF Picot et le poète chanteur Frédric Gary Comeau, dont l’univers musical pourrait être décrit comme un folk rock acadien-montréalais, avec des touches évidentes de blues et de musique ambiante.

L’album débute par deux pièces assez, voire trop semblables, Baie-Comeau et Champs bleus, chacune ayant communément une courte introduction de guitare, un rythme «double-time» entraînant, des bribes de piano (dont on aurait pu se passer) et un couplet structurellement identique. Ellesmere évoque bien le vent et le froid de l’île septentrionale canadienne tout en faisant référence au titre de l’album. La pièce débute par une habile introduction de guitare bien exécutée par CF Picot, qui fait place à un court groove ternaire solennel pour conclure sur de lointaines percussions noyées par des guitares éthérées. La cinquième piste Demi-lunes est la plus pop de l’album, douce et lente avec une voix féminine harmonisant le refrain. L’utilisation des cordes y est peut-être de trop (que l’on retrouvera encore dans le refrain de Nucléaire). Maude, la septième pièce, semble être un véritable clin d’œil à Lenny de Stevie Ray Vaughn! L’avant-dernière piste, Soleil indien, débute par un apaisant mariage d’ambiances guitaristiques ad libitum et de voix narratives qui se complètent très bien. Un rythme lent et berçant s’installe tandis que la guitare se met au «fingerpicking» et au e-bow alors que la voix parlée devient chantée. Il s’agit probablement de la performance vocale la plus intéressante de Frédric Gary Comeau sur l’album. La fin de la pièce s’anime d’un cran quand les tambours qui marquaient le temps s’agitent davantage et la guitare se transforme en une espèce de reel très calme. Le tout s’enchaîne fluidement vers Oh-m, la dernière piste de l’album, qui porte évidemment ce nom par son profond caractère méditatif. Il s’agit effectivement d’un assemblage bien réussi d’enivrants bourdons de guitare en ré majeur comportant quelques élans rythmés de percussions exotiques pour conclure l’album en douceur.

Avec Les bouts du monde, Atréal propose un album authentique, intéressant et bien intentionné malgré quelques lieux communs et une sitedemo.cauction peut-être trop propre manquant de nuances dynamiques (les climax étant peu convaincants) et de précision (les basses et la voix étant parfois loin dans le mix général). Le tout manque un peu à la fois de brutalité et de finesse, qualités qui pourraient grandement servir l’univers urbain/salin très noble du groupe.

Ma note: 6/10

Atréal
Les bouts du monde
Distrubition Plages
34 minutes

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https://atreal.bandcamp.com/album/les-bouts-du-monde