Angus & Julia Stone
Angus & Julia Stone
- Republic Records
- 2014
- 57 minutes
Le duo familial folk-pop Angus & Julia Stone (originaire de Newport, Australie) bien connu pour le succès Big Jet Plane, paru sur la bande originale du film franco-belge titré Les Émotifs anonymes, faisait paraître au début du mois d’août son troisième album studio. Le tandem n’avait pas prévu se retrouver si tôt ensemble, préférant travailler chacun à des projets musicaux individuels, mais la vie réserve parfois de ces surprises et voilà la paire de retour présentant un nouvel album éponyme.
Première surprise? C’est sous la férule du barbu quinquagénaire Rick Rubin (étonnant n’est-ce pas?) que la fratrie Stone a créé ces douze ravissantes ritournelles pop qui oscillent entre euphorie et spleen. Le frère et la sœur sitedemo.caiguent toujours ce folk-pop aux accents Laurel Canyon, tout compte fait assez consensuel, mais ces deux compositeurs maîtrisent le genre à la perfection et ne vacillent jamais dans le racolage marchand redondant.
Aux premières écoutes, cette sitedemo.cauction vous paraîtra un peu monotone. Cependant, les opérantes inflexions vocales prescrites font sournoisement leur chemin dans le cerveau et on se surprend à fredonner inconsciemment ces douces mélodies. Pour la première fois, les Stone ont écrit et composé la majorité des chansons ensemble ce qui confère à cette élaboration une cohérence et une homogénéité qui faisaient modérément défaut sur les précédents efforts.
Paisible, langoureux, simultanément cadencé et juste assez intense (gracieuseté de Rubin), ce disque, qui s’écoute admirablement bien par un dimanche après-midi introspectif/paresseux, constitue sans aucun doute une charmante surprise. Un seul petit bémol? Cette conception sonore aurait eu intérêt à être abrégée acceptablement afin d’obtenir un impact plus prononcé. On aurait pu se passer des quelconques Grizzly Bear de même que la quasi groovy Heart Beats Slow.
En contrepartie, Angus & Julia Stone proposent quelques morceaux mélancoliques remarquables: la prenante Death Defying Acts, la pop frémissante From The Stalls, le folk-pop paisible Other Things, la ténébreuse/indolente Main Street ainsi que la conclusive et très Neil Young intitulée Crash And Burn; magnifique chanson! Évidemment, les aficionados de fantaisies sonores singulières sombreront dans une morosité accablante, mais on doit s’incliner devant les aptitudes de songwriters que possèdent ces deux musiciens. Ils sont en parfaite symbiose et Rubin octroie un certain relief à ces chansons qui auraient pu sombrer dans une linéarité navrante.
Tout bien considéré, ce disque n’est pas à catégoriser dans le compartiment «plaisir coupable». C’est bon, bien exécuté, bien réalisé sans être transcendant et c’est une création sur laquelle on reviendra à l’occasion poser nos oreilles… et ce sera sans aucune gêne. Un disque pertinent qui met en lumière la maturité musicale et l’indéniable talent de compositeur de la cellule familiale Stone. Attendrissant!
Ma note: 7,5/10
Angus & Julia Stone
Angus & Julia Stone
Republic Records
57 minutes
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