Andrew Bird
My Finest Work Yet
- Loma Vista Recordings
- 2019
- 45 minutes
Le chanteur américain Andrew Bird ne vous est certainement pas inconnu. Auparavant, il était un membre du groupe Bowl of Fire (de 1998 à 2001) et il se consacre à sa carrière en solo depuis 1997. Il présente cette année My Finest Work Yet, un album qui, de par son titre, se doit d’être excellent.
Malheureusement, et c’est peut-être parce que les attentes étaient trop élevées, mais cet album manque carrément d’originalité. Dès les premières notes, on a un sentiment de déjà-vu. Pas que le déjà-vu soit mauvais en soi, mais lorsqu’on titre un album My Finest Work Yet, il faut savoir se renouveler, se dépasser et sortir de sa zone de confort. Ce n’est visiblement pas le cas ici.
Cependant, je salue le travail littéraire effectué par Bird tout au long de cet album. À commencer par la pochette, qui est un pastiche d’une oeuvre datant de la Révolution française, La Mort de Marat (Jacques-Louis David, 1973). Cette toile avait un caractère très politique, et c’est aussi ce qui a inspiré Andrew Bird. Son album aborde de différents thèmes liés aux crises politiques et sociales que l’on connaît aujourd’hui. Il est une critique des largesses du gouvernement de son pays, les États-Unis.
La chanson qui évoque le plus la critique sociale est certainement la dernière pièce de l’album, Bellevue Bridge Club. À un moment où le monde entier est secoué par la crise #metoo, Bird semble personnifier le harceleur, le menteur, le violent. Toutes les paroles de cette chanson veulent inciter quelqu’un à lui obéir et à regretter de ne pas le faire.
« And I will hold you hostage, make you part of my conspiracy (…)
You know there is no you without me (…)
I will exploit you (…) ».
– Bellevue Bridge Club
Bloodless, premier extrait à être sorti, est plutôt jazzé. Derrière son air inoffensif se trouve une analyse sévère de la situation politique vécue aux États-Unis. En effet, dans un monde où chacun pourrait faire une différence, la plupart préfèrent suivre le bateau. Bateau qui tend à diviser ceux qui ont le pouvoir de ceux qui le subissent. La chanson se veut un moyen de critiquer la situation tout en trouvant des solutions pour renverser la vapeur avant qu’il ne soit trop tard.
« I’m keeping mine with the altruists
I’m putting my weight behind the dancer
I know it’s hard to be an optimist
When you trust least the ones who claim to have the answers (…)
And the poets they explode like bombs
(Bloodless for now)
While the gentry is drinking Moet Chandon ».
– Bloodless
Si vous n’aviez qu’une chanson à écouter sur l’album, régalez-vous de Archipelago. Pourquoi? Parce que Andrew Bird joue du violon (et que le mélange de sa voix et du violon est délicieux!).
My Finest Work Yet, malgré son manque d’originalité dans les sons, reste un album agréable à écouter, mais duquel on se tannera rapidement, un peu comme une chanson trop usée par la radio. Sans réinventer la musique, Andrew Bird livre un album sincère qui mérite cette note par la qualité de ses textes.