Critiques

Alela Diane

About Farewell

  • Rusted Blue Records
  • 2013
  • 32 minutes
7

95850-alela-diane-en-showcase-gratuit-a-la-fnac-des-ternesLe mois de juillet est souvent l’équivalent de vacances, farniente, vin, tabac qui fait rire… mais cette période est également le signal d’un ralentissement important au niveau des parutions musicales. Percevant notre désarroi, l’ami Labrèche a proposé bien humblement de poser nos oreilles sur une auteure-compositrice-interprète originaire de Nevada City en Californie, se nommant Alela Diane Menig. Dame Menig possède trois albums studio à son actif dont le très prisé The Pirate’s Gospel paru en 2006. Évoluant dans un registre résolument folk, influencé fortement par Nick Drake, Alela Diane demeure somme toute un peu plus accessible que le tourmenté troubadour mentionné précédemment.

En 2011, la musicienne avait fait paraître Alela Diane & Wild Divine chez Rough Trade; album qui s’éloignait du folk afin de préconiser une approche un peu plus pop. Elle est de retour avec sa quatrième offrande autositedemo.cauite (Rough Trade l’ayant larguée) et titrée judicieusement About Farewell; une création inspirée principalement des ruptures amoureuses et professionnelles déchirantes qui sont survenues dans la vie de l’artiste au cours de la dernière décennie. Sur ce About Farewell, Alela Diane revient à ses racines folk avec une magnificence renouvelée.

Une conception sonore qui ne réinvente pas le folk, mais qui le fertilise lucrativement avec des chansons composées, interprétées et écrites avec un talent qui ne fait aucun doute. Aux premières écoutes, nous avons eu l’impression d’entendre un disque tout à fait conventionnel, mais au fur et à mesure que se sont enlignées les auditions de ce petit joyau confidentiel, nos premières perceptions se sont rapidement estompées.

Piano, flûtes, instruments à cordes, fingerpicking soigneux, songwriting parfaitement maîtrisé et auréolé d’une voix mature et précise, la demoiselle a tout bon! About Farewell est un album en apparence simple et dégarnie, mais les arrangements intelligemment et habilement dispersés viennent rehausser l’écriture chansonnière d’Alela Diane. En toute sincérité, une ravissante découverte!

Parmi les splendides pépites sonores présentées sur ce About Farewell, nous prenons bien soin de souligner les morceaux suivants : la superbe Colorado Blue, la sobre About Farewell, le «Honey there’s nothing I can do to save you from yourself» dans Nothing I Can Do, les cordes mélancoliques dans Lost Land, la tristounette Hazel Street, le quelque chose d’indéfinissable emprunté à Neil Young dans Black Sheep et la frémissante Rose & Thorn. Une conception sonore qui ne présente vraiment pas beaucoup de faiblesses.

Nous ne connaissions pas cette voix éloquente du folk américain. C’est maintenant chose faite! Passionnés de folk, vous ne pouvez éviter plus longtemps cette Alela Diane qui dompte le genre avec une conviction indéniable. Pas la même dégaine qu’une Laura Marling par exemple, mais dans cette évocation plus «folk classique», l’instrumentiste n’a rien à envier aux grandes pointures de cette catégorie musicale. De toute beauté!

Ma note : 7/10

Alela Diane
About Farewell
Rusted Blue Records/Believe Recordings
32 minutes

www.aleladiane.com

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