Êtes-vous déjà allés dans un concert sans jamais avoir entendu le matériel qui sera interprété lors de la soirée? Imaginez maintenant une salle pleine de personnes dans la même situation que vous. Ce n’est pas la proposition qui exciterait n’importe qui, mais, quand tu mets, sur la même scène, un projet unique mêlant trois des meilleurs groupes de musique psychédélique d’Amérique du Nord, tu sais que ton temps et ton argent seront bien investis. 

Photos et texte par Charles-Antoine Marcotte

Yoo II, c’est un projet mêlant les gars de Population II, de Yoo Doo Right et le multi-instrumentiste Nolan Potter. Entre deux concerts pendant SXSW, les trois projets ont passé du temps au studio de Potter, celui-ci a mixé le tout et le 12 septembre prochain, un premier opus naitra de cette communion. Et oui, le nom du projet est une référence proche au groupe de Bono, mais sans les grosses lunettes de soleil.

Entre-temps, la maison de disque Mothland, qui produit l’album, a réussi à réunir les trois groupes, le temps d’un concert à la Sala Rossa, à Montréal, deux semaines avant la sortie du disque.

« All right, j’espère que tout le monde a pris son mush », s’exclama le musicien Pierre-Luc, de Population II, avant de débuter le spectacle. Perso, j’aurais crié « j’espère que vous avez vos bouchons ». Heureusement que la production en a fourni parce que mes oreilles n’auraient pas survécues au vacarme.

Comme pour le concert M pour Mothland (présenté pendant MARATHON de M pour Montréal), la scène est au parterre et sur la vraie scène de la Sala, une projection est diffusée d’une vue du spectacle filmé en plongée. Au total, six musiciens sont sur scène et entre la batterie, la basse, les claviers et le saxophone, certains échangent leur instrument le temps d’une chanson. 

Pierre-Luc Gratton de Population II a envoyé la ligne de départ, les musiciens se son échangés des sourires et c’est parti. Tout le monde a été linéaire sans qu’une erreur semble avoir été exécutée. Un jeu de lumière éblouissait le public entre les couleurs blanc, rouge et jaune. Que tu aies consommé ou pas, tu pouvais ressentir la même frénésie chez chacun. Pendant une heure, la Sala Rossa remplie était en communion avec la musique. Certains étaient en trans, d’autres sortaient les cellulaires pour prendre des images du concert ou des selfies. Nous étions plusieurs à savoir qu’un concert comme celui-ci n’allait pas se reproduire souvent. L’union fait la force et elle élève les standards pour mes prochains concerts de musique psychédélique. 

« La prochaine fois, on va en réécrire des tounes », a lancé Gratton avant de quitter la scène. Il est rare qu’un concert de musique psychédélique dure une heure. Peut être que ça en a dérangé certain, moi pas du tout.

Avant le spectacle, j’ai pu échanger avec Nolan Potter et il semble que celui-ci pensait que ce spectacle allait être une nouvelle improvisation musicale en prévision d’un potentiel nouvel opus. Déjà que le premier chapitre n’est pas encore paru, on rêve d’un deuxième record. C’est beau rêver, mais d’ici là, je vous invite à marquer la date de sortie de l’album dans votre calendrier.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte