Grande célébration au MTELUS mercredi soir – Peaches était de passage avec la tournée anniversaire de son album culte The Teaches of Peaches.  

Photos par Alexanne Brisson

Arrivée sur les lieux, il était évident que les fans étaient présents dans le but de célébrer une icône. Bodysuits, fishnet, glitters et maquillage flamboyant étaient au rendez-vous dans le public afin de rendre hommage à la chanteuse. Une soirée qui s’annonçait glorieuse.   

Kalifa en première partie 

Preuve que les premières parties sont de bons approts pour réchauffer une foule, le rappeur Kalifa (anciennement Le1f) nous l’a prouvé en plein dans le mille avec une performance éclectique.  

Mélangeant un rap subversif et électro, le rappeur réussit amplement à habiter la grande scène du MTELUS tout simplement avec sa présence. Quelque chose de sinistre et à la fois festif se mêle chez l’artiste. Les fréquences sont basses – on les sent dans la cage thoracique – et pourtant, Kalifa nous livre ses morceaux avec une énergie constante et dynamique. Des mouvements de voguing sous les jeux de lumière frénétiques ont justement permis d’alimenter le jeu scénique du rappeur.  La foule était – sans équivoque – totalement en phase pour embrasser ce style plus expérimental du hip-hop. En effet, des collages sonores autant taillés dans le trap que le reggaeton s’inscrivent dans différents codes que ceux que l’on connait habituellement. Un jeu de style qui a obtenu tout son éclat sur scène et qui démarra bien les célébrations.  

Peaches tout en pêche

Légère tension dans l’air et dans la salle. L’une des figures emblématiques et féministes de l’electroclash est sur le point de monter sur scène. Arrive le plat de résistance : Peaches – dans toute la splendeur de son humour – traverse la scène à l’aide d’une marchette. Clin d’œil au fait que nous célébrons les 22 ans (et non les 20 ans, par faute de pandémie) de l’album The Teaches of Peaches, l’album qui sortit en 2002, lorsqu’elle était âgée de 36 ans. Disque qui lui permit de se faire un nom sur la mappe musicale et qui permit – fondamentalement – de transgresser les codes.  

Un début de concert qui commence en force. Vêtue uniquement d’un sous-vêtement, Peaches offre aussitôt Set It Off – l’un des morceaux marquants de l’album. Son drum machine en milieu de scène, celui qui devrait rappeler le Roland MC-505 avec lequel elle composa l’album, tient main forte alors qu’elle sera seule. Mais graduellement, le groupe s’agrandit et les mises en scènes se multiplient. Un groupe complètement enflammé, composé uniquement de femmes qui enchaînent les classiques du répertoire de la chanteuse. Certes, des classiques comme AA XXX, Boys Wanna Be Her, Lovertits – et j’en passe – qui embrase complètement la foule. À côté de moi, une fille y va d’un grand écart, alors que Peaches vient elle-même d’en faire un sur scène. Le party est pogné, comme on dit. 

Quant à la mise en scène, on a pu assister à une vraie célébration de la liberté sexuelle, un thème central depuis toujours chez la chanteuse. Des changements de costumes symbolisant l’appareil génital féminin – des danseurs et danseuses nous performant des strip-teases dans leur intégralité – un énorme engin gonflable à l’aspect phallique dans lequel Peaches passa à travers tout en étant soulevé par la foule – enfin, un univers dont Peaches est l’artisane et où elle se permet de le transgresser, encore à 55 ans. Et malgré une voix qui a perdu un peu de tonus tout en bravant les années, une énergie provocante règne toujours chez elle et sur scène.  

Finalement arriva le rappel. Peaches et son band sont passés à travers tous les classiques de son répertoire – sauf une. Une dont tout le monde attend les premières notes provenant du drum machine. Et c’est juste avant de pousser les premières lignes de Fuck The Pain Away que Peaches s’adresse à l’audience : « You guys always bring it. And I always bring it too. » 

Un spectacle qui confirme que Peaches aura toujours une place importante dans l’univers musical, même aujourd’hui – 22 ans après The Teaches Of Peaches.