The Brian Jonestown Massacre au Théâtre Beanfield le 13 septembre 2025
En 2022, je découvrais Brian Jonestown Massacre. L’année suivante, le groupe était en ville et je manquais ma chance. À l’époque, le rédacteur en chef Louis-Philippe Labrèche du Canal Auditif me disait de ne pas m’en faire, puisque selon lui, la formation d’Anton Newcombe allait revenir plus tôt que tard. Malheureusement, en 2024, le leader du groupe annonçait avoir fait une crise cardiaque…
Photos et texte par Charles-Antoine Marcotte
Newcombe, c’est la force réincarnée d’une époque déchue du Rock N Roll. Cheveux longs avec lunettes fumées et guitare à la main. Remplacez toutefois la bière par une boisson chaude avec du miel. Le musicien a combattu de nombreux démons, mais recherche encore une reconnaissance de ses pairs, comme il a témoigné au média The Paper. Sa mission n’était pas terminée et, rapidement, il est remonté sur scène en 2025 avec une nouvelle tournée mondiale. Louis-Philippe avait finalement raison, ils sont revenus après deux ans.

Flavor Crystals
Flavor Crystals, un groupe de quatre musiciens, venu directement de Minneapolis, a ouvert le bal. Au menu, lumière froide, rythme lent, mais une ambiance sonore lourde. Sur scène, Josh Richardson à la guitare et à la voix, bouge avec son instrument ayant l’air de se révolter pendant que les autres membres sont cloués au sol, concentrés sur leurs pédales. Une ambiance qui rappelle celle du spectacle Ciel Noir, présenté par Blue Sky Turn Black, il y a quelques années. Quelque chose qui fait penser au krautrock et un son psychédélisme modéré, pas dans les aigus, mais dans les notes très graves. Pas trop loin de l’acte principal, mais agréable à l’écoute. Une sorte d’ambiance atmosphérique qui saisit sans exciter les gens pour autant. Aussi, le mix de la voix, était horrible.

The Brian Jonestown Massacre
Le public réuni au Beanfield n’était pas concentré dans une tranche d’âge samedi soir. Il était varié entre plusieurs générations. Ne voulant pas écrire de succès radio avec le groupe, Newcombe rend sa musique intemporelle. Il faut creuser pour la découvrir. La salle est pleine et le groupe de sept musiciens répond présent. Petit ajustement d’instruments et on part.
En deux heures de spectacle, chaque musicien a gardé leur énergie à leur manière. Si des membres étaient en forme, comme le guitariste Ricky Maymi, qui a bougé son corps telle une rockstar avec ses cheveux au vent, certains, comme Joel Gion aux percussions, sont restés cloués au sol.
Malheureusement, le résultat ne fut rien d’extraordinaire du côté de la mise en scène et rien ne s’est distingué de ce qu’on peut voir d’eux sur le web, comme leur performance à Glastonbury. Les musiciens ne sont pas à pointer du doigt, sauf pour Anton Newcombe, qui adore prendre son temps entre les chansons, trop d’ailleurs. Attendre trois minutes entre les chansons pour jaser avec le roadie, était-ce nécessaire? Notre patience a été mise à dure épreuve et encore plus lorsque le meneur du groupe a préféré recommencer quelques chansons au complet parce que le mix de sa voix manquait de détail sur son moniteur. Quelques excuses et des histoires banales ont été lancées, mais on a compris rapidement que Newcombe n’était pas là pour se faire d’amis, ce qui ajoute de quoi de très rock’n’roll à son nom.
The Brian Jonestown Massacre, c’est plus de 20 albums studio et 300 chansons dans le répertoire. Au menu samedi, quelques classiques de la discographie (Anemone, Pish ) et des deeps cuts. Les membres du public qui souhaitaient entendre leur chanson préférée ont probablement été déçus. J’ai senti la déception chez plusieurs en raison de l’absence de morceaux comme Fingertips ou, pour ma part, des pièces de l’album Take It From The Man comme David Bowie I Love You, Since I Was Five ou Straight Up And Down (qui est aussi le thème de la série télé Boardwalk Empire).
Petite surprise sur la dernière chanson Super-Sonic alors que le Montréalais Rishi Dhir dElephant Stone est venu sur scène accompagner le groupe avec son sitar pour offrir une interprétation qui se rapprochait beaucoup de la version studio de la chanson. On peut alors se vanter qu’on a eu ça de plus que les autres. Puis, à la fin, pas de rappel, pas de mention, juste nous, qui attendions un signe pour savoir s’il allait se passer quelque chose, mais rien.
Si je suis arrivé sur place excitée, je suis reparti de manière plutôt neutre. J’aurai aimé savoir ce que des non-initiés du groupe en spectacle en ont pensé. De mon côté, si le groupe revient dans le coin, je vais regarder la liste de chansons qui seront interprétées avant de prendre une décision.







































Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte