Taverne Tour 2023 Jour 3 : La Sécurité, Annie-Claude Deschênes et CDSM
Pour cette dernière soirée du Taverne Tour, j’ai jeté mon dévolu sur Le Ministère qui accueillait le projet solo de la membre de Duchess Says.
Le Ministère était plein à craquer pour cette troisième soirée du premier festival de l’année. C’est une soirée plutôt new wave qui m’attendait alors que La Sécurité, genre de super-groupe de l’underground québécois, Annie-Claude Deschênes, la chanteuse de Duchess Says et Pypy en solo, et CDSM, les anciens Material Girl, étaient en concert.
La Sécurité
Formé de Laurence-Anne, Félix Bélisle de Choses Sauvages, Kenneth Smith alias Pressure Pin, Éliane Viens-Synnott (Dates) et Mélissa Di Menna (Meta Gruau). Le quintette a fait paraître de premières pièces en 2022 et fait quelques concerts depuis. On peut dire que c’est très bien livré musicalement. L’expérience des membres comme musiciens sur scène leur sert et ça donne de beaux moments. Éliane Viens-Synnott qui chante a mis quelques chansons à se réchauffer au niveau de sa présence, mais une fois qu’elle était allumée, elle offrait un bon spectacle. Pendant les deux ou trois premières chansons, elle était un peu effacée, puis tranquillement atour de la quatrième chanson, le déclic s’est fait et elle s’est mise à habiter la scène de manière convaincante.
La Sécurité nous offre aussi une bonne quantité de bruit. C’est particulièrement efficace quand ça passe par les guitares de Laurence-Anne et Mélissa Di Menna qui savent bien doser et créer des atmosphères tendues. Ce l’est un peu moins quand ce sont des synthétiseurs qui rappellent cette fameuse alarme de char que vous avez certainement déjà entendue. Vous savez de quoi je parle. La section rythmique de Bélisle et Smith est très efficace et le batteur nous offre de beaux moments post-punk. C’est un projet intéressant qu’on pourra découvrir davantage cet été puisque la formation a annoncé qu’elle lancerait un album!
Annie-Claude Deschênes
J’étais intrigué par ce projet solo de la chanteuse de Duchess Says et Pypy. Reconnue comme l’une des bêtes de scène les plus extravagantes du Québec, je ne savais pas à quoi m’attendre de ce projet solo qui tire son inspiration des manières à table. Finalement, la bête de scène n’est jamais vraiment loin. Annie-Claude Deschênes a offert une prestation qui penche beaucoup du côté de la performance. Bien qu’elle construise un peu de musique sur scène, elle est surtout au micro à chanter par-dessus ses trames. Et bien que généralement ce genre de procédé m’ennuie, elle est tellement énergique et magnétique qu’on ne peut résister au déhanchement dicté par ses rythmes cold wave.
Ça m’a aussi frappé pendant les premières chansons, mais Annie-Claude Deschênes a tout le potentiel pour devenir notre John Cale. Elle chante davantage que l’ancien du Velvet Underground, mais il y a cette même proposition audacieuse, cette même puissance sur scène et ce même sens du refus du compromis. Pendant le concert, elle a été rejointe parfois par quelqu’un au saxophone et Élyze Vennes-Deshaies à la flûte traversière. Il y a un moment où des gens sont montés sur scène pour déguster des petits gâteaux et des plateaux ont été distribués dans la foule. Ce genre de performance se passe aussi bien dans un festival de rock comme la Taverne Tour que dans un musée. Espérons qu’on la verra tourner davantage ce projet franchement intéressant.
CDSM
Né des cendres de Material Girl, CDSM, se présente comme une nouvelle entité tout aussi intéressante musicalement que la précédente. Les Américains ont offert une bonne performance de new wave underground plutôt dansante. Les membres du groupe s’interchangent le micro et les instruments pendant le concert avec une aisance impressionnante. De plus, leur présence sur scène et leur livraison musicale sont tout à fait à point. L’ajout du saxophone dans leurs chansons leur donne un petit quelque chose que les autres projets contemporains de new wave n’ont pas. C’était une bien belle manière de clore cette soirée du Taverne Tour 2023.