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Tadoussac 2021: entrevue avec Les Trois Accords et retour sur leur concert

Une entrée héroïque sur musique épique, interventions hilarantes, un public investi et heureux, des classiques du répertoire pour chanter à tue-tête. Un passage réussi et toujours agréable pour Les Trois Accords au Festival en chanson de Tadoussac.

Discussion avec le guitariste Alexandre Parr et le bassiste Pierre-Luc Boivert.


Presque vingt années sont passées depuis la parution de leur premier opus Gros mammouth — Album Turbo. Depuis, la formation drummondvilloise ne cesse d’enchaîner les succès, les salles combles, les festivals, les collaborations fortuites et les projets audacieux. Le 21 mai dernier, Les Trois Accords lançaient dans les cinémas québécois le film intitulé Live dans le plaisir, un concert immersif où le groupe a revampé son répertoire pendant plus d’une heure : leur nouveau concert pour l’été 2021 s’en est vraisemblablement inspiré.

«T’sais nous autres avec la pandémie, ce qu’on a décidé de faire c’est le film. Il y en a plein qui ont décidé de faire des live sessions sur Facebook et tout. Bref, on est vraiment contents de ce film-là. Surtout parce qu’on a retravaillé nos vieilles chansons pour les emmener dans l’univers du dernier disque [Beaucoup de plaisir]. On s’est cassé la tête pas mal.»

En effet, ces nouvelles versions poussent les chansons dans d’autres directions grâce à des arrangements et des influences divergentes des originales. Par exemple, Les Trois Accords nous offrent une version et un tempo accéléré de Lucille pour un résultat dansant, grâce à l’ajout d’un drummachine. La classique Hawaïenne rappelle le punk-rock du mouvement oï! Tandis que Tout nu sur la plage se présente de manière minimaliste avec basse, percussions, et voix seulement.

Pierre-Luc constate que de «voir le public danser pour la première fois» sur leurs nouveaux arrangements l’avait ravi. Alexandre abonde dans le même sens : «Grâce au show d’hier, on le ressent qu’on se rapproche de la normalité. C’est une question de patience. Rendu là. Le monde est toujours willing de faire le party!» Les gens étaient effectivement debout tout le long, chantant à tue-tête avec Simon Proulx, le meneur des Trois Accords.

De notre côté, on ne peut que saluer le travail de ces quatre musiciens qui roulent leur bosse depuis si longtemps, et qui continuent, année après année, à se renouveler tout en restant fidèles à leur style.

Les scénarios du futur

Maintenant que Les Trois Accords sont devenus de vrais pros du box-office, je leur propose de réaliser un autre film, tous genres confondus. Avec de l’imagination comme eux, tous les scénarios sont possibles.

«Hahaha! Un film de fiction, eh que j’aimerais ça! Mais comme acteur, ou juste faire la musique?» me demande Pierre-Luc, l’air excité. «Moi je suis pas sûr que je serais bon comme acteur, mais je l’essaierais. Je pourrais faire un superhéros, mais ça me prendrait vraiment du maquillage puis un costume spécial. Et le synopsis, ça serait comme avec le band. C’est Simon qui écrit toute.»

Un autre scénario, un peu plus réaliste et moins amusant cette fois, c’est celui de l’été qui se déroule en ce moment. Comme Les Trois Accords portent à la fois le chapeau de musicien et d’organisateur de festival, je leur demande ce qu’il se passe pour leur Festival de la Poutine 2021.

Pierre-Luc m’explique que les gars ont plusieurs scénarios sur la table, puisque les mesures sanitaires changent tout le temps. «Il faut que les restrictions continuent de baisser parce que c’est pas évident. C’est compliqué, on le voit ici à Tadoussac. Mais ils font vraiment bien ça ici, chapeau! On comprend c’est quoi organiser un festival. De notre bord, faudra trancher très bientôt sur un scénario, on n’aura pas le choix. On va essayer de garder ça à la fin du mois d’août comme d’habitude.» 

Pour Alexandre, il est plaisant de constater que le public est encore au rendez-vous, peu importe. «On peut aussi voler toutes les bonnes idées du FCT (rires).»

La question qui me brûle les lèvres reste toutefois : il vient quand, le septième disque? « Le prochain album n’est même pas un secret, souligne Alexandre. Parce que le processus de création n’est pas encore enclenché!» Pierre-Luc affirme qu’après les spectacles qu’ils ont réussi à se booker cet été, le groupe devra se concentrer sur le leur. «Après ça, peut-être qu’on va regarder ça…»

Les Trois Accords
Photo : Jay Kearney

Une année de repos

Alors, comment était cette année et demie de confinement? Alexandre éclate de rire lorsque Pierre-Luc m’avoue qu’il a recommencé à construire des chars à coller. «Comme quand j’étais petit!» Oui oui, avec des petits morceaux de plastique et des tubes de colle, des petites pièces d’acier… «Pis ben des vis! C’est de la patience et ça coûte cher finalement… Ça m’a pris deux ans et demi ouais… Mais là, la thérapie est terminée, je peux aller ailleurs dans ma tête», ricane Pierre-Luc.

Alexandre, quant à lui, est passé à travers l’œuvre des Beatles à la guitare. «Je me suis dit que c’était le temps de faire des études. J’ai déchiffré toutes leurs chansons pour comprendre les progressions d’accords […]. C’était super formateur. Parce que normalement, quand on est en processus d’album, j’essaie d’écouter le moins de trucs possible pour ne pas être trop influencé directement. J’en ai profité pour tout écouter et jouer plein d’affaires. J’ai donc plus d’outils dans mon… coffre à gants (rires).»

«Ça aurait été facile de dire à Simon, crime, t’as une belle année là gratis de même, fais un album let’s go, mais effectivement, c’est pas un bon moment…» dit Alexandre. C’est là qu’on se rend compte que la pandémie a affecté différemment les musicien.nes. Pour certain.es, elle a été synonyme de créativité, de temps idéal pour plancher sur de nouveaux projets. Pour d’autres, le fait de ne plus vivre quoi que ce soit a bloqué cet élan créatif. 

«Simon c’est un visionnaire, il a écrit ses tounes de COVID avant la pandémie. Justement, durant le concert qu’ils vont présenter cet été, Les Trois Accords jouent les chansons Activité de groupe, Bureau du médecin, et bien sûr, Tout le monde capote, et même Bactérie # 1, qu’ils avaient retiré des ondes radio à l’arrivée de la COVID-19, en 2020.

En terminant notre entretien, Alexandre lance à la blague qu’il aimerait que Simon continue à prédire des événements, mais «des belles choses par exemple! Mettons, me souhaiter un million de dollars! Faites vos demandes, on va écrire des chansons et tout ce qui sera écrit sera réalisé.»

C’est noté! En attendant, attrapez-les plus tard en juillet à Sherbrooke, à Sept-Îles ou encore à Saint-Hyacinthe en août.

Crédit photo: Chloé Gagné

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