Un concert parfait pour annoncer l’arrivée de l’automne. Stereolab s’arrêtait dimanche soir au MTELUS avec Marker Starling en première partie.

Un véritable enthousiasme était présent. Stereolab était de passage pour promouvoir leur dernière sortie, Pulse Of The Early Brain, un assemblage de chansons colligées au cours des années et qui n’avaient jamais vu le jour. Et juste avant de plonger dans ces nouvelles fréquences, Marker Starling a mis la table avec l’aide de son chic soft-pop.

Marker Starling

Une toute nouvelle découverte musicale à mes oreilles. Marker Starling (natif de Toronto et aussi connu sous le nom de Chris A. Cummings) ouvrait le spectacle aux côtés d’excellents musiciens et musiciennes qui livrèrent une prestation pop aux influences funk & jazz. Assis derrière son Wurlitzer, un mot me vient naturellement en tête : crooner. La façon dont Cummings chante rappelle le soul d’Al Green et les artistes de cette époque. Il y a définitivement un groove qui se déploie chez Marker Starling. Et même si le bassiste est aussi campé au fond derrière un lutrin, sa présence est impressionnante. Un choix judicieux d’avoir fait appel à eux – on baigne instantanément dans de douces influences 70’s qui donne envie de se servir un petit Old Fashioned.

Stereolab

Comme je le mentionnais plus haut, une excitation d’assister à mon tout premier concert de Stereolab s’était bien installé en moi depuis quelques semaines. Encore à ce jour, la formation s’inscrit parmi les groupes influents des années 90 qui continuent autant d’inspirer les artistes d’aujourd’hui. Il existe plusieurs choses admirables chez eux, entre autres le fait qu’ils ont toujours réussi à garder une forme d’authenticité. C’est rassurant de réaliser qu’il est possible, chez un groupe, de perdurer de la sorte au fil des années.

Parce que oui, le vaste catalogue hétéroclite de Stereolab va de tout bord tout côté. Sur scène, aux premiers abords, deux amplis de tailles moyennes. L’un à gauche – pour le guitariste et co-fondateur du groupe Tim Gane – et l’un à droite pour l’unique chanteuse Laetitia Sadier, aussi co-fondatrice. Ils ont débuté tout en douceur avec Neon Beanbag de l’album Chemical Chords. Un album sur lequel le groupe avait emprunté des influences au style Motown. C’est la raison pour laquelle je trouvais le choix judicieux de présenter Marker Starling en première partie.

De toute évidence, le groupe roule leur bosse depuis des années. Ce n’est pas la première fois que Stereolab foulait les planches du MTELUS. La dernière fois remontait en 2000 lorsqu’ils tournaient avec l’album Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night. Sadier glisse au micro qu’il semble qu’ils avaient partagé la scène avec Sonic Youth… des étoiles dans mes yeux !

Justement, la présence gracieuse et familière de Sadier constituait une part importante de la prestation. À cela s’ajoutait Joe Watson en milieu de scène, derrière le cockpit formé de synthétiseurs, qui s’occupait aussi des transitions sonores. Des oscillateurs et des bruits dissonants rappelant leurs autres influences plus expérimentales. Des transitions qui ont semblé réfléchies pour construire le spectacle en trois parties. Après avoir franchi la première, voilà que nous tombions dans le répertoire plus lounge du groupe. Je pense notamment au morceau Miss Modular de l’album Dots and Loops. La foule était complètement ravie d’entendre ce classique.

Par la suite, Tim Gane prit les devants pour enclencher le troisième acte du spectacle. Nous avons eu droit aux sons bruts et enivrants de leur premier album. Super-Electric et French Disko vibrent sous la peau grâce à la motricité répétitive des guitares électriques. Ils en ont encore dans le corps et cela se propage jusqu’au balcon.

Ainsi s’est terminée cette magnifique soirée, teintée par les diverses ambiances offertes par Stereolab. C’est dans cet éclectisme que réside justement leur génie. Ils nous ont offert plusieurs plats, tout en subtilité.  

Crédit photo: David Cowland