SQUID et Water From Your Eyes au Club Soda le 15 février 2024
Le public amateur de post-punks montréalais et des environs était convié ce jeudi, sous une température enneigée, au Club Soda pour retrouver SQUID presque deux ans après leur dernier passage à guichet fermé au Bar Le Ritz. Ayant depuis sorti un nouvel album O Monolith sorti sur Ward Records, l’occasion était excellente pour se revoir.
Déjà, quelques mois après l’annonce du concert, celui-ci devait avoir lieu à la SAT, a été déplacé au mythique Club Soda. C’est un beau velours pour le groupe qui ne joue que trois dates au Canada seulement. N’ayant pas vendu assez de billets pour ouvrir le balcon, nous étions tous au parterre attendant impatiemment la première partie.
Water From Your Eyes
Venu directement de Brooklyn, Water From Your Eyes est un duo de Natr Amos aux instruments et Rachel Brown à la voix, mais pour les concerts, ils sont aussi accompagnés d’un batteur et d’une deuxième guitariste (sans parler d’un ordinateur jouant des pistes de son, le vrai musicien de l’ombre).
Venu présenter des chansons de leur dernier album Everyone’s Crushed sorti en 2023 sous Matador Records, le son art rock mixé avec une vague d’expérimentation auditive envahit la salle avec beaucoup de couleurs chaudes, mais le tout devient immédiatement beige à cause de son interprète à la voix qui a un charisme aussi fort qu’une personne n’ayant pas pris son café le matin. La tournée est évidemment quelque chose de difficile, mais la solidarité entre équipes rend une expérience plus marquante, ce qui était le gros élément manquant. Nous avons des musiciens heureux et dévoué, pourquoi la personne qui est au-devant la scène en donne si peu?
SQUID
À 21h30, le balcon s’est finalement ouvert pour laisser des spectateurs s’asseoir et laisser les jeunes de Brighton prendre place. Le claviériste Arthur Leadbetter et le musicien Anton Pearson occupent chacun les côtés de la scène pendant que le batteur Ollie Judge occupe le centre et mène le bal. Arrivant sur une introduction étendu sur Swing (In A Dream), le groupe descend le son ambiant sous un jeu de lumière saisissant et après quelques coups de batterie, on est là !
Bien que nous sommes dans un spectacle de post-punk, nous ne sommes pas devant la mise en scène du siècle. Il y a cinq musiciens sur scène avec un jeu de lumière, fin. Pas de décor ou de grosse bannière avec le nom du groupe, on garde la simplicité pour laisser la musique parler. On n’a pas non plus des musiciens hyper investis physiquement à la John Dwyer qui lâche un pas de danse à la Malcom Young au besoin. Nous étions plus témoin de jeunes amis qui s’amusent ensemble sur scène autant que s’ils étaient dans une salle de répétition avec une couple de bières (rires et références amicales incluses). Le seul moment énergique fut avec l’extrait Broadcaster où le batteur Judge s’est levé de sa chaise pour marcher à l’avant de la scène de manière aussi concentré que quelqu’un qui écoute sa chanson préférée dans le métro et qui est investi, mais ne veut pas trop le montrer.
Cette énergie, même si elle ne se traduit pas autant physiquement, elle n’a pas empêché le public d’y sentir une connexion forte. Au point que certains, après de longs instants mélodiques sur Narrator, ont crié en français «très grosse toune», et aussi qu’il en voulait plus.
Avec plus de 1h20 de spectacle, SQUID a ravi le public montréalais. Il n’y a pas grand-chose à ajouter d’autre que de voir la prouesse de ces musiciens talentueux nous proposant une musique pour laquelle il serait tellement agréable de voir plus de diffusion et de promotion au Québec.
D’ici là, le Canal et les médias alternatifs seront là !
- Swing (in a Dream)
- If You Had Seen the Bull’s Swimming Attempts You Would Have Stayed Away
- Fugue (Bin Song)
- Undergrowth
- Leccy Jam
- G.S.K.
- The Cleaner
- Broadcaster
- Narrator
- After the Flash
- Paddling
- Documentary Filmmaker
- The Blades
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte