Soirée dansante avec Berlioz au Studio TD le 10 février 2024
En ce second samedi du mois de février, le DJ et producteur de musique Berlioz foulait la métropole dans le cadre de sa tournée Jazz is for Ordinary People. C’est une salle débordante qui l’attendait avec un peu de retard, mais sans impatience. Dès son arrivée sur scène, les spectateurs se sont époumonés de joie.
Jasper Attlee, jeune producteur qui a fait ses premiers grands pas sous l’alias Ted Jasper, signe ici un premier projet sous le nom de Berlioz. C’est l’accent mis sur le jazz en alliage avec la musique house qui permet de reconnaître ce plus récent microalbum de 15 minutes lancé l’été dernier.
C’est d’ailleurs un son à la fois rafraîchissant et rempli de chaleur qu’il a offert en spectacle. Sans dire que c’est unique, l’ensemble de ses textures est d’un grand intérêt, comme celui que l’on porte à de grandes toiles abstraites et remplies de couleurs complémentaires.
Je parle de peinture ici puisqu’en ayant un slogan tel que « If Matisse made house music », des visuels qui rappellent un mélange de Matisse et de Miró, on comprend que Attlee conçoit sa musique avec un désir de connexions multisensorielles. En ce sens, voilà une chose qui manquait à la performance : des visuels. Résolument, il viendrait chercher l’aspect émotif qui vient avec le côté plus cinématographique de son instrumentalisation.
Berlioz était accompagné de trois autres musiciens: un bassiste, un claviériste et un saxophoniste. Ce quatuor est parvenu à recréer l’essence et la beauté des mélodies avec aplomb, chacun ayant des moments pour s’illustrer, surtout le joueur de ténor.
Leur palpable énergie s’est transmise instantanément, même si bien des gens jacassaient. Ça n’a pas empêché les musiciens d’interpréter avec justesse le jusqu’ici mince répertoire de 8 pièces du projet qui se veut sur une belle et bonne route. Seul bémol, si l’on connaît déjà ses chansons, on saura à quoi s’attendre; il y avait peu de variantes, d’engouement, de magie qui vient avec la nouveauté.
L’ambiance faisait penser à un mélange de DJ set et de cabaret ou de bar jazz de quartier; un lieu où se rencontrent à merveille instruments et machines électroniques. En secret, mes tympans ont rêvé de ce spectacle dans une pièce plus petite et moins bondée, moins jasante et plus acoustique.
En bref, j’attends avec impatience sa prochaine visite en espérant plus de nouveauté.
Crédit photo: Evenko