Retour sur le Pouzza Fest 2018
Cette fin de semaine, un vent de punk soufflait dans le centre-ville de Montréal. Pendant trois jours, allaient se croiser crêtes colorées, crânes rasés, blouson en cuir et t-shirts à l’effigie de nombreux groupes du genre.
Sans oublier la bière, personnage presque central de ce genre de festival.
Jour 1
Le soleil est au rendez-vous.
Parfait! Direction le site extérieur ou le parterre du Quartier des spectacles, renommé le Jardin des bières pour l’occasion.
Cette année, la programmation est assez orientée vers le ska-punk, ce qui n’est pas pour me déplaire. Justement, c’est le groupe 2 Stone 2 Skank qui ouvre le bal. Originaire de Longueuil, la formation a de nombreux fans dans le public et fait apparemment la fierté des habitants de la ville. Le groupe distille un ska-punk énergique pas désagréable qui n’a rien à envier à Less Than Jake ou autres groupes phares du genre. Dans la même veine, on a le groupe MU330 qui investira la scène un peu plus tard. Dans le style punk plus traditionnel, on peut retenir War On Women, plutôt pour son combat et son discours parce que musicalement, les compositions du groupe sont assez redondantes et pas très inspirées. Puis c’est au tour du célèbre combo de Pittsburgh, Anti-Flag de rentrer en scène. Toujours égal à lui-même, le quatuor assure le show, tant au niveau de l’enchaînement de tous ses tubes, qu’au niveau de son discours : percutant et intelligent. Le groupe conclut avec brio cette première soirée réussie.
Après une session intense de mosh pit et de circle pit, il est temps de mettre le corps au repos pour le lendemain.
Jour 2
Réveil à 15 h du matin dû à une consommation excessive de bière la veille, un café, une douche et c’est reparti pour cette deuxième journée de punk. Le temps n’étant pas de la partie, je porte mon choix sur la programmation aux Foufounes Électriques. C’est aussi ça qu’il y a de bien avec le Pouzza, c’est qu’outre des shows gratuits en extérieur, des spectacles en salles sont également présentés. Un tour dans la salle Foufs 2.0 pour assister à la prestation du groupe The Filthy Radicals. Là encore, du bon ska-punk bien énergique avec tout plein de gens qui dansent le ska en effectuant le célèbre mouvement du « coude en avant/genou en arrière et on inverse ». Puis c’est au tour d’Hospital Job de rendre le relais. Là, on droit à un punk californien qui oscille entre hardcore et pop-punk à la Sum41. Très rafraîchissant. Plus tard dans la soirée, du côté de la scène principale des Foufounes, on peut noter la performance hyperdynamique de Brutal Youth, un groupe de hardcore bien puissant. D’ailleurs aux vues des mouvements de jambes du chanteur et de son short ultra-court, je fus rassuré de voir que celui-ci avait eu la présence d’esprit de se munir d’un boxer en dessous.
Sur ces belles paroles, la soirée s’achève pour moi et mon lit me réclamant à cor et à cri (encore plus fort que celui d’un chanteur de hardcore).
Jour 3
Pile à temps pour Kman & the 45s, une autre formation ska-punk de Montréal. Vraiment très intense. Le chanteur est très charismatique et ponctue le concert par des discours bien engagés. On aura même droit à une reprise ska de Blitzkrieg Bop, la célèbre chanson des Ramones. Je suis impatient de voir Grimskunk. Le groupe historique se défend bien et on sent l’expérience de la scène, mais, à titre personnel, je trouve que ce n’est quand même pas simple de passer après l’énergie débordante de We Are Wolves et son post-punk déjanté. Quoi qu’il en soit, c’est une bonne programmation pour conclure ces trois jours de punk, mon vieux corps de 32 ans se désistant à assister au concert de Face to Face.
Ce qu’il faut retenir de cette 8e édition, c’est de la bonne musique bien sûr, mais aussi un discours de révolte et d’indépendance face aux classes dominantes et à la montée des extrêmes partout dans le monde. En espérant que le message persiste au-delà de ces trois jours de réunion punk.