Quand le Rialto surf au son de The Growlers
Le 27 juillet dernier, le groupe de rock californien The Growlers était de passage au Théâtre Rialto, emportant avec eux les âmes déplacées dans une fraîche vague déferlant de l’avant à l’arrière de la salle montréalaise. Ce fut une très belle surprise en première partie avec la présence du talentueux musicien Diane Coffee, ami de longue date du duo Foxygen.
Le spectacle commence à peine, qu’on sent la chaleur et l’animosité monter dans la baraque. En ouvrant sur Heaven in Hell puis en enchaînant avec One Million Lovers et Hiding Under Covers, trois chansons issues de trois albums différents, ils ont fait vibrer avec euphorie un public prêt à tout.
The Growlers a ce don de nous faire sentir comme si nous étions dans un court, mais très séduisant voyage dans leur coin de pays de l’Ouest américain. Pas besoin d’y être réellement, il s’agissait de se laisser surfer sur la voix de Brooks Nielsen, sur la prestation des instrumentistes Matt Taylor et Kyle Straka ainsi que des musiciens accompagnateurs du groupe pour se sentir à la plage le temps de quelques heures. La chaleur collective d’une salle bondée de gens vêtus en tenues décontractées a agrémenté cette impression de voyage et de légèreté. Au final, il manquait juste le sable et l’océan.
Bien que The Growlers soit un groupe relativement jeune avec 13 années au compteur, on peut affirmer avec certitude qu’il traverse les générations. Groupe phare de la renaissance du surf rock, ce n’est pas l’unicité de leur style qui en fait une icône en leur genre, mais plutôt la manière qu’ils ont de transmettre par le biais de leur musique une énergie électrisante.
On parle ici de traverser les générations puisque, par l’omniprésence de la guitare électrique à la sonorité rêveuse et flottante, du tempo rapide et de la voix grave de Nielsen, on se replonge aisément dans les années 60 avec des éléments recyclés de groupes comme The Astronauts et The Trashmen tout en y ajoutant une fioriture qui en vaut le déhanchement.
La prestance du groupe sur scène mérite d’être soulignée, soulevant les foules au son de plus d’une vingtaine de leurs chansons pigées au travers de leur vaste discographie.
Même si la gêne intérieure de certains demandait à faire le piquet, le corps se laissait malgré lui transporter sur la plupart des chansons, plus particulièrement sur Naked Kids, Rare Hearts, Decoy Face et City Club. En rappel, Mama Said et Going Get Tough ont bien clôturé cette soirée forte en émotions.
Une première partie qui a bien mit en haleine
Auteur d’un nouvel album sorti au printemps 2019 et intitulé Internet Arms, l’acteur et musicien californien Shaun Fleming, de son nom de scène Diane Coffee, avec sa sonorité pop électro légère, a su ouvrir la porte à l’ambiance, mettant en haleine les spectateurs pour The Growlers tout en suscitant l’intérêt pour lui-même grâce à une performance juste et fort intéressante.