Pulp et Escape-ism au Kings Theatre le 13 septembre 2024
Il y a quelques mois, des amis me convainquaient d’acheter un billet pour un concert d’un groupe que je connais de nom plus que de musique en me disant : c’est l’un des meilleurs showman de la terre. Comme mes amis ont des opinions assez solides, je me suis dit que le risque était limité.
Ils avaient raison. En ce vendredi de septembre, j’ai été soufflé par Pulp après avoir vu Jarvis Cocker créer de la magie pendant deux heures au Kings Theatre. Des artistes qui sont capables d’ensorceler une foule de la sorte, il y en a peu. Et tout de ce groupe est surprenant, à commencer par le guitariste Mark Webber qui a plus l’air d’un prof de géographie de secondaire 3 que d’une star du rock. Et pourtant, laissez-moi vous assurer qu’il joue comme une star du rock.
Pulp a passé une bonne partie du concert à jouer des pièces de l’album Different Class qui leur a permis de remporter le prix Mercury en 1996. Le reste du concert se passait à travers le reste des albums en plus d’ajouter une « nouvelles pièce » dans le mix. Got to Have Love était jouée pour la première fois sur scène, mais celle-ci pourrait dater de We Love Life sans avoir été lancée si on en croit un vidéo YouTube de 2009 où on entend bel et bien la chanson en version préliminaire (merci à Marc-Étienne Mongrain, grand fan de Pulp pour cette information). Jarvis Cocker a aussi dédié dans un hommage senti la pièce Something Changed à Steve Mackey qui faisait partie du groupe et qui est décédé l’an dernier.
Un concert qui est un événement
Avant que le groupe rentre pour jouer ce 555e concert de Pulp, des projections nous parlaient de ce qui s’en venait. On y passe des messages comme : « un rappel arrive parce que les gens en veulent plus. » et « voici ce que nous faisons pour mériter un rappel ». Le groupe est entré sous les applaudissements de la foule qui était très heureuse de les accueillir et Jarvis Cocker a rapidement pris le contrôle de la soirée avec sa prestance incroyable. De nombreux moments de mise en scène ont ponctué le concert sans non plus prendre toute la place : Cocker qui est rendu assis sur une chaise à boire un drink, Cocker qui lance des barres de chocolat dans la foule, Cocker qui reçoit un gant rose et qui le fait aller comme un hélicoptère, Cocker qui essaie de manger un raisin en le lançant dans les airs. C’était très divertissant. À travers tout ce spectacle, il chante avec une interprétation incarnée et intense.
Le groupe qui compte encore plusieurs des membres qui sont là depuis de nombreuses années, Mark Webber à la guitare et les claviers, Nick Banks à la batterie et Candida Doyle aux claviers, est tout aussi impressionnante. Pour l’occasion 4 autres musiciens venaient les appuyer dans les pièces ce qui permettait d’avoir une bonne palette sonore.
Je suis entré au Kings Theatre en étant curieux de voir le phénomène Cocker. J’en suis ressorti fan de Pulp.
Escape-ism
Escape-ism, le projet d’Ian Svenonius avec Sandi Denton, a offert une première partie intéressante. Il n’est pas clair quelle partie du projet est de la parodie et quelle partie est sérieuse, mais les tendances gauchistes de Svenonius (un musicien connu de la scène de punk de Washington D.C.) sont toujours très présentes. Il y a une grande dichotomie entre son jeu nerveux, brouillon, intense et illuminé et Denton qui est stoïque à la basse et qui se permet à l’occasion un sourire.
C’était plutôt efficace, bien que très particulier. C’est le genre de band qu’on verrait en fin de soirée au Taverne Tour.
Liste des chasnons
- I Spy
- Disco 2000
- O.U. (Gone, Gone)
- Something Changed
- Pink Glove
- Weeds
- Weeds II (The Origin of the Species)
- F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E
- Sorted for E’s & Wizz
- This Is Hardcore
- Do You Remember the First Time?
- Babies
- Sunrise
- Like A Friend
- Underwear
- Common People
Rappel
- Got to Have Love
- Razzmatazz
- Glory Days