POP Montréal 2025 | Ribbon Skirt + Ducks Ltd. + The Tubs
Le festival de musique POP Montréal bat actuellement son plein dans la métropole et la soirée de samedi est un bel exemple de ce que cet évènement peut offrir aux visiteurs. De mon côté, c’est dans le sous-sol de la Sala Rossa que j’ai passé une très agréable soirée en compagnie de trois projets franchement divertissants.
Ribbon Skirt
Entre post-punk et indie rock, la formation montréalaise Ribbon Skirt, menée par la vocaliste anichinabée Tashiina Buswa, a présenté avec ferveur les chansons de l’excellent projet Bite Down hier (album nommé sur la courte liste du Polaris en 2025). Flanquée de l’acolyte guitariste Billy Riley, Buswa se démène avec urgence et va à la rencontre de son public, offrant des moments intenses et cathartiques aux festivaliers. Pendant que Riley arpente la scène avec ses pas chassés bien uniques, la bassiste Chrissy Lawson dépose, de son bord, des lignes de basses particulièrement décadentes.
L’énergie contagieuse du groupe, son aplomb et l’efficacité de ses chansons assez grinçantes et noise ont également compensé pour les quelques soucis de sons qui ont camouflé, ici et là, la voix de la chanteuse pendant le set. Visiblement, personne dans la foule de la Sotterenea n’a rouspété et le concert a déboulé rapidement au son d’acclamations musclées célébrant le talent indéniable de ce groupe local. D’ailleurs, même si Ribbon Skirt ouvrait la soirée pour deux groupes internationaux, c’est pour leur performance que le plancher de la salle a semblé le plus garni pendant la soirée. Des visiteurs se sont même fait revirer de bord en amont, faute d’espace au sous-sol. Ah oui, Ribbon Skirt ne s’arrête pas là en 2025. Le band fera paraître le EP PENSACOLA le mois prochain et on a bien hâte.
Ducks Ltd.
Ducks Ltd., la formation torontoise fondée par le chanteur et guitariste Tom Mcgreevy et le Britannique d’origine Evan Lewis, venait clore un mini-tour canadien en première partie de The Tubs samedi soir à Montréal. Après Ottawa et Toronto, le duo (sans Lewis, remplacé par le guitariste Kurt Marble) avait rendez-vous avec les fêtards de POP dans l’antre humide de La Sotterenea, et le groupe n’a pas déçu.
Avec Julia Wittman à la basse et aux chœurs et Jonathan Pappo aux percussions, le concert a démarré sur les chapeaux de roue et l’équipe nous a vite montré la cohésion avec laquelle elle performe sur les planches. Au-devant de tout ça, le fort sympathique chanteur pousse habilement la note, mais ne se ménage pas à la guitare pour autant; tellement qu’il a fini le concert avec une corde en moins sur son instrument.
Avec entrain et une légère touche pop, le band indie canadien n’a pas chômé en nous présentant plusieurs morceaux en très peu de temps, arpentant ainsi leur discographie. Des extraits fédérateurs comme Train Full of Gazoline et 18 Cigarettes ont rapidement fait bouger le public au parterre, qui s’est un peu dégarni après Ribbon Skirt.
Le constat après cette brève performance: un large sourire apparait sur nos visages, gracieuseté de l’énergie contagieuse de la formation qui va devoir revenir bientôt en ville, mais pour plus longtemps si possible.
The Tubs
Que de l’amour pour The Tubs et son irrévérence attachante. Le groupe rock gallois, maintenant basé à Londres, avait la lourde tâche de clore la soirée mouvementée d’hier et c’est pour dire s’il a relevé le défi.
Pour ce faire, la bande menée par le chanteur Owen Williams (membre de feu Joanna Gruesome) a déployé ses airs les plus entrainants, nombreux d’entre eux apparaissant sur l’excellent Cotton Crown paru cette année. Ça a commencé à danser fort dans le sous-sol au son de morceaux comme Freak Mode et Narcissist, des pièces qui témoignent cependant d’une certaine douleur et d’un breakdown vécu par Williams qui signe les textes. C’est toutefois le batteur Taylor Stewart qui a volé le show hier. Ce dernier a badiné tout au long du set, en fond de scène, alors que ses collègues, jouant le jeu, se prenaient la tête amicalement avec lui. S’en prenant à la foule et à ses partenaires, Stewart, visiblement désinhibé, a offert des moments franchement rigolos, s’attirant les foudres des autres membres et même du public. « La chanson Narcissist, c’est pour lui qu’on l’a écrit », a blagué le chanteur.
Pas question de finir sur une escarmouche par contre. Le groupe nous a fait le plaisir d’extraits festifs, comme Wretched Lie et Sniveller, qui nous ont entrainé jusqu’aux vaillants rappels. Avec le party pogné pour vrai dans la petite salle, le guitariste Dan Lucas a habilement joué de son instrument favori jonché sur les épaules de membres du public, alors que l’attachant trouble-fête Stewart s’est emparé du micro en échangeant les rôles avec le très pince-sans-rire chanteur.
POP Montréal se conclut dimanche soir!