POP Montréal 2023 : Magella, blackwinterwells, Laurence-Anne et OMBIIGIZI
Ça faisait longtemps que j’étais pas allé voir des shows à l’aveugle, en ayant aucune idée de ce qui m’attendait, mais c’est ce que j’ai fait hier avec la Montréalaise Magella et l’Ontarienne blackwinterwells.
Avec POP Montréal qui investit à la fois la Sala Rossa et la Sottereana, ça rend les choses franchement intéressantes. On peut se promener de l’un à l’autre des concerts pourvu qu’on ait une passe découverte ou qu’on ait acheté des billets pour les deux concerts. Cela permet d’éliminer ou presque les temps morts. C’est ce que j’ai fait en ce jeudi soir de septembre.
Magella
J’avais vu passer le nom de Magella quelques fois, notamment au FME cette année. J’ai décidé d’enfin régler la chose et d’assister à son concert. La Montréalaise s’est présentée sur scène accompagnée de son couteau suisse musicale, Félix Tellier-Pouliot, qui joue à la fois de la guitare, des séquenceurs et même un peu de claviers. Principalement jazz, on sent dans le fond un petit restant de métal dans son approche des solos de guitare. Peut-être que je me trompe…
Magella pour sa part est d’abord et avant tout une chanteuse à voix qui se plaît principalement dans le R&B. Il y a de bien beaux moments dans ce qu’elle présente et certaines chansons sont réussies. Il y a aussi beaucoup d’inflexions de voix. Un peu trop. Ça donne l’impression qu’elle nous démontre ses capacités techniques et pendant ce temps, le contenu de ses chansons tombe au second plan. Ça mine le sentiment d’authenticité qui s’en dégage, même si elle semble réellement investie. Je blâme plus la maladresse qu’un manque de profondeur. Elle a terminé son concert sur une nouvelle pièce franchement intéressante. Je ne sais pas si c’est la direction qu’elle compte prendre, mais après nous avoir dit qu’elle avait écouté beaucoup de Nine Inch Nails dernièrement, elle s’est lancée dans une pièce aux teintes industrielles convaincantes.
Laurence-Anne
Je suis remonté à la Sala Rossa pour voir les premiers moments du concert de Laurence-Anne qui lançait officiellement Oniromancie, son troisième album. C’est impressionnant de voir à quel point elle a pris de la confiance sur scène. Pendant Nyx, elle se déhanchait avec conviction et habitait la scène d’une manière que je n’avais jamais vue jusqu’ici. Pendant le premier tiers de concert que j’ai vu, il n’y a pas eu de fautes et Laurence-Anne était solide dans sa proposition. Pour ce lancement, un léger décor très à propos avait été monté et malgré les limitations de la salle, les éclairages étaient très beaux. C’était tout à fait réussi. Comme j’avais déjà eu la chance de voir le concert au FME, j’ai quitté pour rejoindre le sous-sol et blackwinterwells.
blackwinterwells
C’était une tout autre atmosphère qui régnait au sous-sol alors que blackwinterwells présentait son mélange de rap et d’hyperpop. On dirait un mix de Lil Peep et de 100 Gecs avec une touche des premières sorties de PC Music. Bien que toutes ces influences sont intéressantes, il y a encore quelque chose de trop ancré dans celles-ci chez blackwinterwells. Ça manque de personnalité comme proposition. Sa livraison est très bien, mais c’est un rap sans grand exploit de débit ni sans grands textes. Dans les pièces plus rythmées, les faiblesses disparaissent au profit d’un dynamisme convaincant, mais dès qu’on ralentit la cadence, les failles se matérialisent. Ses quelques injections de dubstep dans les pièces sont franchement intéressantes et laissent poindre une personnalité musicale qui se développe. C’est un projet encore jeune qui est rempli de promesses, mais qui n’est pas encore rendu à maturité.
OMBIIGIZI
J’étais très content d’enfin voir le groupe de Zoon et Status/Non-Status qui se nomme OMBIIGIZI. Ça fait plusieurs fois que je les manque en festival et j’avais l’intention de remédier à la situation en ce jeudi de POP Montréal. La formation a offert une bonne petite performance avec son répertoire qui tire des influences du rock alternatif des années 90. L’excellente Residential Military a frappé dans le mile tout comme Spirit in Me et Cherry Coke. La formation a eu l’excellente idée de commencer avec Yaweh qui prenait une plus grande ampleur en version concert. Il faut dire que l’apport du batteur, dont je n’ai pas le nom, et qui ajoutait une bonne dose de rythmes typiques de la musique autochtone dans sa manière de battre la mesure y est pour quelque chose. C’est juste dommage qu’un faux contact faisait gricher pendant plus de la moitié du concert, mais outre ça, c’était très bien.
C’est ici que j’ai terminé ma soirée, en abandonnant l’idée de voir Pony Girl, mais ce n’est que partie remise avec eux.