Pour cette troisième soirée de POP Montréal, j’étais très content de voir le combo post-rock Caroline sur scène à Montréal avec deux groupes que je ne connaissais pas encore!

C’est une des grandes qualités de POP Montréal : trouver le moyen de nous proposer constamment de nouveaux groupes, même certains qui viennent d’ici. C’est ce qui est arrivé à la Sala Rossa alors que Gentle Party et Sunforger ouvraient pour Caroline.

Gentle Party

Gentle Party est un trio de Vancouver qui a fait paraître un deuxième album en 2021. Il est composé de la harpiste Elisa Thorn, la violoniste Meredith Bates et la chanteuse Jessicka. Ce qu’elle propose est une pop orchestrale expérimentale avec certains relents de musique ancestrale. Ça fait un peu penser à Jonna Newsom, mais en plus sage et tendant davantage vers le new age. Le trio a été surpris à un moment par la machine à fumée de la salle qui partait et a rattrapé ça en riant. C’était intéressant, mais ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé.

Sunforger

Je ne connaissais pas Sunforger qui est pourtant un groupe de post-punk montréalais. Le groupe a proposé des pièces qui rappellent parfois un peu Pinback avec ses riffs particulièrement mélodieux et toujours un peu mélancolique. Le quatuor n’a pas peur du feedback et joue toujours un peu sur la limite de celui-ci tout en gardant quelque chose de doux dans sa livraison. Ces contradictions apparentes sont vraiment plaisantes pour les oreilles curieuses. Seul bémol à la prestation, le trio avant du groupe (les deux guitares et la bassiste) ne sont pas les plus expressifs, c’est même un peu taciturne. C’est certainement de la gêne, mais ils ont parfois l’air blasés de jouer leur chanson, mais ils sont beaucoup trop jeunes pour que ce soit le cas. Tout le contraire de la batteuse Davita Guslits qui était tout sourire et expressive derrière ses tambours. Le groupe a d’ailleurs annoncé qu’il était en train de travailler sur son prochain album. Je serai à l’écoute.

Caroline

C’est le groupe anglais Caroline, qui a lancé son album homonyme plus tôt cette année, qui était le clou de la soirée. La formation est arrivée sur scène avec 8 membres et c’était plutôt tassé sur la scène de la Sala Rossa. Ils se sont placés en demi-lune pour pouvoir se voir tous. Caroline est un groupe qui improvise à l’intérieur des schémas de base des pièces. Il a débuté avec l’excellente Dark Blue qu’il a livrée avec un aplomb délicieux. La performance du groupe a versé plus dans la douceur que les moments bruyants. Malheureusement, cela a fait aussi que le bruit des gens qui parlent au bar était un irritant particulièrement présent pendant l’essentiel de la performance.

Ce n’est pas la prestation la plus enlevante que j’ai vue cette année, mais il y a de beaux flashs dans ce que propose Caroline. L’écoute au sein du groupe est aussi particulièrement impressionnante. Le trio de musicien qui a formé le groupe à la base était au deux tiers à Montréal. Il en manquait un à l’appel. D’ailleurs, l’idée de tourner à huit dans le contexte actuel où le risque d’attraper la COVID peut bousiller les plans de ton groupe est une preuve de courage incroyable.

Crédit photo: Tom Whitson