Hier, en cette première journée de l’édition 2020 du festival Pop Montréal, Jonathan Personne et sa bande montaient sur la scène du Rialto pour y donner un concert des plus riches et assumé. L’alias de Jonathan Robert prouve une fois de plus qu’il est l’un des joyaux de la musique émergente.

On peut aisément affirmer que le jeune homme est à sa place dans le monde de la musique (ainsi que dans ses 1001 projets). Objectivement comme subjectivement, l’ensemble de ce qu’il porterait jusqu’ici est plus que prometteur. Comme souligné par ma collègue lorsqu’elle a encensé son plus récent album Disparitions : c’est poétique, harmonieux, voire merveilleusement disparate et onirique.

L’ambiance et la courte durée du spectacle sont probablement les seules épices qui manquaient pour concocter la recette gagnante. Je vous l’affirme, ne pas pouvoir se dandiner autrement que sur sa chaise, ce n’est pas des plus souhaitable. Devoir assister à une représentation écourtée non plus. Nonobstant ces inconvénients bien compréhensibles, se déplacer dans les salles de spectacle demeure un grand plaisir. Surtout lorsque des artistes comme Jonathan Personne y font une apparition.

Son côté plus réservé sur scène a laissé libre cours à une musique qui a pris de la place en réverbérant autant dans l’espace que dans l’esprit. Les 5 musiciens (Jonathan Robert compris) ont su se mettre à l’oeuvre de façon convaincante en interprétant un ensemble qui aura démontré l’étendue de la qualité texturée et cinématique des mélodies de J.P.

Bien que la réverbération intentionnelle dans sa voix compromettait de temps à autre l’intelligibilité de ses paroles, on peut affirmer que son lyrisme touche droit au coeur. Le côté psychédélique, power pop des 60’s et western des productions jouées ont su maintenir une atmosphère enivrante qui aura confirmé la réussite de ce spectacle.

Crédit photo: Dominic Berthiaume