POP Montréal 2019 : Safia Nolin + KOKOKO!
Ma première soirée de POP Montréal se faisait en deux temps dans deux univers musicaux très différents. D’abord le folk mélancolique de Safia Nolin, puis la contagieuse et dansante musique de KOKOKO!
C’était plein à craquer au Balattou pour ce premier concert de deux donnés par Safia Nolin qui a fait paraître dans la dernière semaine un nouvel album de reprises franco et un EP de reprises emo anglophone. Fidèle au poste, son acolyte Joseph Marchand était là pour l’appuyer. On est reparti pour une tournée de toune quétaine comme Belle et Destin de Céline Dion.
Il n’y avait pas que des reprises par contre. On a aussi été servi en chansons originales de la mélancolique jeune femme. Notamment, elle a invité Elisapie pour Lesbian Break-up Song qui pour l’occasion n’était plus chanté en français et anglais, mais plutôt en français et en inuktitut. C’était tout à fait magnifique. La paire se complétait bien. Ce n’était pas la seule invitée de la soirée. Antony Carle est aussi débarqué pour faire Breathin d’Ariana Grande. C’était comme un karaoké. Drôle, mais vraiment pas mon genre. Finalement, c’est Gabrielle Destroismaisons qui est venue chanter Et Cetera avec Nolin. Ben oui. Un gros retour dans le passé. Le passé quétaine qui soudainement était chanté par le tout champ gauche musical. C’est franchement une expérience sociale fascinante.
Pour clore le tout, Safia Nolin a chanté « unplugged » J’ai demandé à la lune d’Indochine avec Joseph Marchand à ses côtés. Un spectacle réconfortant qui a donné une bonne dose de chaleur humaine. Je suis ensuite replongé dans la froideur pour me rendre au Rialto pour la fin de soirée prometteuse avec KOKOKO!
Quand des opposés se rencontre
Je suis arrivé tout juste après Doomsquad qui venait de débarquer de scène. Dommage, j’aurais bien aimé l’entendre. Mais bon, il y avait maintenant Mabika-KI sur scène. Et le groupe n’était visiblement pas prêt pour cette soirée. Le chanteur oubliait ses paroles, chantait un peu n’importe quoi, souvent off-beat par rapport aux musiciens. C’était franchement broche à foin. Dans la salle, on sentait un certain malaise face à tout ça. Le groupe n’était pas démuni de talent et avait quelques bonnes passes de basse et une violoniste bien efficace. Mais l’ensemble était tellement tout croche.
Mais la soirée a été sauvé par KOKOKO! qui sont entrés sur scène avec une tonne d’énergie malgré l’heure tardive. Buka Dansa et Tongos a ont frappé dans le mile gagnant totalement la foule qui dansait abondamment. Les percussions séparées entre le batteur plus traditionnel et les deux instruments percussifs, faits de matériaux recyclés comme des casseroles, étaient franchement convaincants. Le bassiste qui se transformait en percussionniste était impressionnant. Chacun des membres a pris le micro et ça a donné des moments surprenants comme le guitariste qui semblait plutôt timide, devenir un monstre de charisme ou encore le batteur qui prend des allures de guru prêt à nous emmener en transe. Mais pas de doute, le moment le plus marquant du concert a été Azo Toke avec ses : « KOKOKO Oui Oui, KOKO, qui est là? » que le public s’est approprié rapidement à la surprise du groupe.
C’était une parfaite fin de soirée pour la première de POP Montréal 2019. Le Picolo Rialto était plein en ce mercredi soir de début d’automne. Un très bon signe. Ça promet pour la suite.