POP Montréal 2016: le compte-rendu de Hugo Tremblay (Jour 1)
La soirée commence tout en percussion avec Automatisme, un compositeur-interprète de Ste-Hyacinthe, qui nous transporte dans une expérience immersive. Son concert, d’une quarantaine de minutes, comportait quelques compositions bien entrelacées afin de nous exposer à un univers en constante évolution. Sa musique fait ressentir beaucoup de belles choses, mais son influence EDM et son manque de technique quant à quelques transitions (il n’avait pour seul instrument qu’un contrôleur pour Ableton Live) m’a fait décrocher un peu. Néanmoins, c’était une belle prestation.
S’ensuivit l’extrêmement talentueuse Jessica Moss qui nous a offert une performance de violon solo accompagnée de sa montagne de pédales et de sa voix. Visiblement en maîtrise de son instrument et de ses pédales, elle commence le concert avec une mélodie au violon d’influence moyen-orientale qu’elle harmonise intelligemment à l’aide de ses multiples pédales de loop. Les mélodies se sont entrechoquées pour former une pièce de 25 minutes épicée par des harmonies inattendues aussi complexes que plaisantes à l’oreille. Vraiment, la seule chose que je pourrais reprocher à cette performance est le son strident et «mid range-ish» du violon… Elle aurait avantage à se procurer une alternative pour amplifier le son de son instrument; quand les harmonies arrivaient à leur apogée, la stridence du son devenait presque insupportable. Sinon, tout était extrêmement bien maîtrisé, bien composé et très ressenti. Une grosse mention d’honneur à Jessica Moss qui a franchement fait ma soirée.
Jerusalem In My Heart fut le dernier groupe à fouler les planches de la salle du MAC, ayant comme personnage principal Radwan Ghazi Moumneh. Le violon laissa donc sa place à deux cousins de l’Oud, accompagnés par quelques flûtes et synthétiseurs aux saveurs une fois de plus moyen-orientales. Cette fois, l’enjeu était aussi visuel qu’auditif; armés de six projecteurs à bandes, le multi-instrumentiste et ses 4 acolytes aux rôles diverses offraient une performance abstraite et très intéressante. À l’arrière de Radwan, quelques gigantesques écrans blancs nous reflétaient des courts films bouclés et filtrés de manière psychédélique, appuyant avec brio la performance musicale. L’ordre des pièces était bien ficelé, sans longueur ni redondance (sauf peut-être pour le solo de Radwan en milieu de parcours). En gros, un deuxième excellent show de suite.
Je me suis ensuite dépêché pour aller écouter Fuudge au Quai des brumes et finalement, j’ai eu Ariel au complet en plus. Quatuor de rock québécois assez lourd, ils ont eu dernièrement beaucoup d’attention, et malheureusement pour eux la salle était presque vide! Pourtant ils sont très «tight» et possèdent une belle chimie, jouent assez bien, en plus d’être très énergiques. Ça donne réellement un bon show… Dommage que la majorité des pièces soient si banales.
Pour finir la soirée tout en énergie, quoi de mieux que Fuudge. Autre quatuor montréalais, oeuvrant dans le même type de musique qu’Ariel, avec un gros plus d’expérience et de couleur. Avec des touches de vieux prog rock et un rendement scénique impeccable, ils ont brassé la place pas à peu près. Tout le monde faisait sa job parfaitement, la batterie et les harmonies étaient en parfaite cohésion. La chimie était très belle à voir et à entendre. Faut dire que la petite touche de «Fuudge» dans leurs compositions rend la chose assez plaisante… Tout ça avec une pincée de prog. Une très bonne fin de soirée !