Concerts

Philippe Brach au MTELUS le 16 mars 2018

Philippe Brach n’est peut-être pas le pape des magiciens, mais il est certainement l’un des artistes les plus intéressants actifs en ce moment.

Philippe Brach nous a habitués à des campagnes de promotions de ses sorties d’albums et de ses spectacles assez surprenantes. Cette fois-ci, on avait droit non pas à Brach, mais à Mysterio Steve qu’on avait déjà découvert à travers deux vidéos publiés dans les derniers jours.

Philippe Brach est donc arrivé sur scène toujours dans la peau de ce mentaliste accompagné d’une section de corde pansue et d’une section de cuivres plus qu’honnête. Et bien sûr de ses musiciens qui l’accompagnent en tournée. C’était une belle grosse équipe qui était sur scène pour rendre les chansons dans tout leur potentiel. Mais voilà, Mysterio Steve avait décidé qu’il allait détrôner le pape des magiciens du Québec, nul autre que Luc Langevin. Accompagné d’un lutteur masqué qui se transformera éventuellement en bête incontrôlable (mieux connus dans certains milieux sous le nom de Gabriel Dagenais) et d’un deuxième assistant, il a fait quelques grands tours de prestidigitateur qui ont culminé en un piétinage d’affiche de Langevin.

Mais comme le public était là pour les chansons de Brach et non les tours de Steve, il n’a pas eu le choix de céder. C’est avec La peur est avalanche qu’il a mis en branle un concert de plus de deux heures bien rodées où le plaisir était évident dans le visage du chanteur d’un bout à l’autre. Il a offert des chansons de son plus récent, Le Silence des troupeaux, dont Mes mains blanches, Pakistan et Tu voulais des enfants pour laquelle Maxime D. Pomerleau est venu danser sur scène une chorégraphie inspirée du vidéoclip paru récemment.

Brach s’est aussi amusé avec son répertoire revisitant les chansons de ses deux premiers, dont Dans ma tête pendant laquelle il s’est trémoussé sans retenue. D’ailleurs, on a remarqué que Brach a adopté les pas de danse d’Angus Young, une patte dans les airs à se faire aller d’un bout à l’autre de la scène. En plus de ces steppettes, il a livré Né pour être sauvage, Crystel, Alice et j’en passe. D’un bout à l’autre, c’était convaincant et la foule a embarqué jovialement dans le nouveau trip du jeune homme.

Brach est un homme de surprise et il n’a pas failli à la tâche lorsque Daniel Bélanger est en entré sur scène pour chanter Il y a tant à faire puis une touchante Imparfait tirées de son répertoire. Pendant que les gens balançaient les bras en symbiose, on a assisté à une touchante étreinte entre les deux hommes. C’était beau. Après une dernière chanson, Brach a insisté lui-même pour un rappel avec une bande préenregistrée. Cela a donné un Ressac sur ta peau, l’une des plus touchantes pièces de son répertoire.

Philippe Brach prend de gros paris. Et chaque fois, il sort gagnant, parce qu’il le fait honnêtement et avec une authenticité admirable. Le MTELUS était en fête et les yeux étaient brillants à la sortie dans le froid hivernal. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, disons que c’était une soirée… magique.

 

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