Concerts

Peter Murphy et David J au MTELUS le 16 février 2019

Samedi soir dernier, jeunes et moins jeunes, goths et moins goths se sont tous réunis au MTELUS pour célébrer le 40e anniversaire de naissance de Bauhaus, groupe phare du rock gothique, facilement membre de mon Big 4 personnel du mouvement (complété par Joy Division, Sisters of Mercy et Siouxsie and The Banshees). Le concept de la tournée était bien sûr ancré dans la nostalgie et Peter Murphy et David J ont décidé de jouer le premier LP du groupe, In the Flat Field, dans son intégralité ainsi que quelques-uns des plus grands hits de la carrière du groupe. Est-ce que j’ai pu cocher la plupart des cases de ma wishlist? La réponse plus loin.

Commençons par le début.

C’est le trio anglais Desert Mountain Tribe qui a ouvert la soirée avec ses tubes simples rappelant Joy Division de par leur simplicité, mais teintés d’une grosse sauce grunge en raison de la hargne que l’on décèle dans la voix du chanteur/guitariste Jonty Balls (oui, oui Balls). Ça fonctionne partiellement et certains riffs font mouche auprès du public assez enthousiaste pou étamper un sourire dans la face des trois dudes.

Ensuite, c’est la drag queen de New-Orleans, Vinsantos, qui est montée sur scène pour essentiellement bitcher la foule qui parle fort et prend des photos avec son cell tout le long du show. Elle avait d’excellentes blagues et elle a joué quelques chansons au piano, dont un faux rappel final très émouvant: une reprise épurée de Crowds de…Bauhaus. Une première partie très originale qui rappelait un peu la belle époque où le Jim Rose Circus ouvrait pour Jane’s Addiction.

Il était 21h15 tapantes quand Peter, David et les deux autres qu’on se souvient pu pantoute de leurs noms sont montés sur scène pour entamer Double Dare et In The Flat Field, doublé irréprochable qui ouvre le premier effort du groupe, paru en 1980. On se demande quel nouveau conflit a fait en sorte que Daniel Ash et Kevin Haskins ont décidé de passer leur tour. Mais bon, le groupe est en forme et le leader en met plein la vue à son public avec ses simagrées hautement théâtrale, sa voix figée dans le temps et son faciès expressif qui commence sérieusement à ressembler à celui de Christopher Lee ou de Satan (où de Christopher Lee jouant le rôle de Satan). On aurait pris un peu plus de définition du côté de la basse et un peu plus de tonus au niveau de la guitare, mais qu’à cela ne tienne, le vrai show, c’est définitivement le séduisant junkie incorrigible, attachant et ultra-fonctionnel qui chante. Côté chansons, j’ai quelques réserves sur à peu près tous les albums de Bauhaus et In The Flat Field ne fait pas exception. Ainsi, je capote sur la musique la plus sombre du groupe, mais je n’ai jamais eu les feels pour les trucs plus funk ou dynamiques qu’ils préconisent également. C’est une question de goût, bien sûr. Reste que je n’aime toujours pas Small Time Stinks, 6e piste de l’album hommagé ce soir.

Une fois qu’ils eurent fini de jouer l’album, les quatre musiciens sont tombés dans une fournée de hits qui ont fait rugir la foule. Parmi eux : She’s In Parties, The Passion of Lovers, Kick in the Eye et, bien sûr, le Free Bird des gothiques: Bela Lugosi’s Dead. Le tout s’est terminé par deux rappels. Un qui contenait une reprise de leurs labelmates de 4AD (Severance de Dead Can Dance) et la célèbre version de Ziggy Stardust que Bauhaus a sorti en single en 1982. On aurait voulu entendre Mask, Dark Entries, Lagartija Nick et All We Ever Wanted Was Everything. Par contre, il faut se compter chanceux de pouvoir encore voir Peter Murphy en action en 2019. On va donc arrêter de se plaindre le ventre plein, dire qu’on a passé une excellente soirée et que s’il s’agit du dernier passage de Murphy en ville, il peut se dire « mission accomplie ».

 

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.