Il y en avait des aficionados et autres fans finis réunis pour accueillir la légende Peter Hook. Avec le nombre de classiques pondus par ses deux bands incontournables, soit Joy Division et New Order, on ne s’étonne pas d’avoir vu un MTELUS presque plein pour entonner en choeur avec lui ses refrains.

Photos par Charles-Antoine Marcotte

Hook a pris l’habitude d’assurer lui-même ses premières parties — si on veut — en reprenant un album complet de son répertoire pour ensuite enchaîner avec quelques killers de ses groupes ci-haut mentionnés. On a donc eu droit à l’intégrale de Get Ready, album de New Order paru en 2001 après un hiatus de 8 ans suivant la sortie de l’album précédent Republic.

Même si Get Ready est arrivé tard dans la discographie du groupe, dès les premières notes de Crystal pour ouvrir le show, on était en territoire connu. Et pour cause, ce simple a quand même roulé un brin.

Dans l’exécution, ça rocke pas mal plus que sur l’album. La guitare de David Potts attaque les accords avec un picking nerveux. Ça s’annonce bien. Rapidement, on est envoûté par les mélodies sortant de la basse de Peter Hook. Le légendaire bassiste est aussi flanqué de son fiston Jack qui assure aussi à la basse mais en jouant les basses fréquences pendant que le paternel y va de ses licks légendaires.

D’ailleurs, c’est peut-être le nom de Peter Hook qu’on retrouve en grosses lettres sur la marquise, mais le bassiste fait la part belle à son entourage sur scène. David Potts chante plutôt bien les airs entonnés d’habitude par Bernard Sumner. Sans verser dans l’imitation ou la parodie. Idem quand Peter Hook lui-même, fredonne les airs de Joy Division. Il n’essaie pas de se la jouer Ian Curtis. Parfois le vocal, surtout en début de toune, manquait un peu de tonus. Notamment sur Turn My Way. Mais on parle de petites secondes vite oubliées quand la chanson prend son envol.

Après un bref entracte, Hook a sorti l’artillerie lourde. Lourde comme la basse dans le mixte de Joy Division. Et ça part en finesse avec Insight. Comme pour installer l’avalanche de hits qui va déferler dans l’heure et demie qui va suivre.

Malgré des interprétations plutôt fidèles de Joy Division, l’orchestre prend quand même ses libertés. Pas tant dans les arrangements que dans la prise de son. Les albums de Joy Division — tout classiques soient-ils — dénotent une prise de son un peu étouffée. Et c’est ça que voulait le producteur Martin Hannett derrière la console. Ça fait aussi partie du son légendaire du groupe. Mais la livraison de Hook et sa bande nous renvoie à un p’tit quelque chose de plus organique avec des percussions qui respirent davantage. Bref, sans trahir les sonorités de Joy Division, la foule apprécie ces libertés d’exécution qui font qu’on redécouvre certaines tounes avec bonheur. Comme These days ou Leader of men.

Même si le public était conquis dès le début de la soirée, le party a pris une coche supérieure pendant Disorder. Après la bombe que représente Transmission dans l’alignement des titres, Atmosphere reste la parfaite transition pour faire le pont avec les tounes de New Order qui allait occuper la majorité du reste du set.

Parmi les perles présentées dans le set, il faut souligner What Do You Want From Me de son combo moins connu des années 90, Monaco. Bonne groove pop qui avait sa place entre les classiques de New Order.

Aux abonnés absents durant ce concert quand même très généreux : Blue Monday et Bizarre Love Triangle. Deux incontournables que M. Hook a pourtant déjà inclus dans son répertoire en spectacle. C’est pourquoi on s’attendait peut-être à son retour sur scène après avoir entonné Love Will Tear Us Apart avec brio pour terminer… Mais non.

Rappelons que Peter Hook venait quand même de nous livrer un assaut de 2 heures et demie de tounes accrocheuses qui semblent avoir ravi les aficionados. On ne s’en plaindra pas.