Concerts

Osheaga 2018 jour 2 – De la jeunesse et de l’expérience

Après une première journée où James Blake m’avait tout simplement soufflé avec son concert, je revenais sur les lieux du crime avec un mal de tête lancinant en plus et un estomac qui me rappelait les excès de la veille. Pas facile, la vie de festivalier…

 

Blague sur mon état de santé à part, c’est devant Alvvays que j’ai commencé ma journée. La formation torontoise a donné un concert qui est à l’image de ce qu’on entend sur album, une dream pop-rock mélodieuse efficace. Le groupe a joué ses plus gros succès comme Archie, Marry Me et Dreams Tonite avec un aplomb appréciable. Par contre, si vous trouvez déjà ça vanillé en album, le concert vous laissera tout aussi de marbre puisque c’est très fidèle à ce qui se retrouve en studio.

Kali Uchis

C’est du côté de la scène de la Vallée que je me suis déplacé pour Kali Uchis que j’attendais impatiemment et je n’étais décidément pas seul. Devant une foule trop nombreuse pour l’espace alloué, la jeune femme a donné une performance égale aux chansons d’Isolation, paru plus tôt cette année. Accompagné de solides musiciens, elle a livré Dead To Me, Nuestro Planeta, Sirens et After the Storm, mais sans la visite de Tyler the Creator prévu plus tard dans la journée. Dommage. N’en demeure pas moins que la jeune femme nous a prouvé ses talents de chanteuse et de danseuse capable de se déhancher avec une grâce qui n’est pas donnée à tous.

Blondie

Je dois l’avouer, je ne connais pas très bien, ou du moins, je croyais ne pas si bien connaître Blondie. Eh bien, rapidement, je me suis rendu compte que les quelques années à écouter CHOM n’auront pas été en vain. Je connaissais la majorité des tubes que nous ont envoyé les vétérans de Blondie. La scène est particulière, Debbie Harry ressemble à ta coiffeuse, mais avec une face de si t’es pas tranquille, je vais t’arracher les cheveux un par un avec une pince à cil, Chris Stein a passé le concert au complet accoté sur un tabouret, le claviériste-bassiste Matt Katz-Bohen semble n’avoir plus aucune émotion si l’on se fie à son visage, Clem Burke a encore beaucoup de plaisir derrière les fûts et refuse que les chansons se terminent alors que le jeunot Tommy Kessler se fait aller les doigts sur sa guitare avec une agilité de panthère. Ceux-ci ont tout de même cassé la baraque en servant une leçon de rock doublée de deux solos de keytar. Oui, deux solos de keytar. Blondie nous a rincé dès les premières notes avec One Way or Another alors que Harry portait un survêtement qui disait : « Stop fucking the planet ». Comme quoi, on n’arrête jamais d’être punk. Rajoutez à ça Call Me (meilleure que Texte-moé), Rapture, The Tide is High et vous avez un solide concert.

Future Islands

Je dois faire une confession, je n’avais jamais vu la formation en spectacle. Ma surprise et mon étonnement se sont rapidement transformés en une admiration et une stupéfaction incroyable devant les facéties de Samuel T. Herring. Si vous n’avez jamais vu live, je vous le recommande vivement. Herring incarne ses paroles avec une passion et une authenticité hors du commun qui donne des moments qui ressemblent plus à du black métal que de l’électropop. La formation du Maryland n’a pas lésiné sur les moyens rappelant la fin du rêve américain, saluant les femmes et leur force et allant même jusqu’à couler une larme devant l’amour qui leur était renvoyé sur scène. Future Islands a tout simplement cassé la baraque.

Anderson .Paak

Le rappeur-batteur Anderson .Paak a pris la scène en soirée avec une bonne dose de sourires et une bonne humeur contagieuse. Passant à travers les pièces plus connues de son répertoire, le sympathique jeune homme a livré une performance sur laquelle il est difficile de dire quoi que ce soit de négatif. Le sol s’est rapidement transformé en grand plancher de danse pendant qu’il expulsait les Glowed Up, Come Down et plusieurs autres pièces de Malibu. Une atmosphère de joie collective régnait pendant que les gens se trémoussaient librement. C’était beau.

Tyler the Creator

Avec un t-shirt GOLF, Tyler the Creator est entré sur scène avec une bonne dose de confiance et un professionnalisme tout à fait différent de celui de Travis Scott. Ne manquant pas une occasion de montrer ses talents au micro, il a joué plusieurs pièces de Scum Fuck Flower Boy, paru l’an dernier. Notamment une chanson, See You Again, sur laquelle Kali Uchis se fait aller les cordes vocales. Pourquoi n’est-elle pas venue faire une apparition? Vous êtes dans la même ville les amis! Nonobstant, il a joué 911 / Mr. Lonely, I Ain’t Got Time, Who Dat Boy et November. Okonma a beau cultiver cette image de jeune punk qui n’écoute pas les règles, son professionnalisme est exemplaire. Son spectacle était rodé au quart de tour et malgré la chaleur étouffante, il a tout donné.

De La Soul

Il y a eu la peur que ce soit encore un rendez-vous manqué pour De La Soul avec Montréal. L’an dernier, ceux-ci avaient déclaré forfait pour leur spectacle. Et hier, sur l’heure du diner, on nous informait que leur prestation d’après-midi était remise à 22 h 20. Heureusement, le légendaire trio était bien présent au festival. Tout sourire, plein d’énergie contagieuse, ils ont livré une solide performance qui était également appréciée par la foule présente. On aurait dit un party de sous-sol immense où les MCs nous parlent comme si nous étions leurs amis. C’était un spectacle parfait pour terminer cette deuxième journée fort agréable d’Osheaga. À date, cette édition du festival nous traite très bien.

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