Concerts

Osees, Hot Garbage et Tha Retail Simp$ au Club Soda, le dimanche 25 juin 2023

Saviez-vous que les Osees étaient en ville ? Si plusieurs avaient dépensé leur énergie à célébrer notre drapeau national, plusieurs l’ont gardé précieusement pour le concert du groupe mythique de la scène psychédélique de Los Angeles. Retour sur un concert unique.

Portant les Osees dans mon coeur depuis plus de 4 ans, j’étais excité à l’idée de les voir en scène pour la première fois. Depuis leur dernier passage en 2019 au National, le groupe n’a pas chômé pour autant. Celui-ci a évolué pour être plus punk. Malheureusement, pour ce dernier concert en sol canadien, celui-ci ne s’est pas vendu à guichet fermé.

Tha Retail Simp$

Tha Retail Simp$

Venu présenter du matériel de leur premier album Reverberant Scratch : 9 Shot In The Dark sorti l’année dernière sur la maison de disque Total Punk, Tha Retail Simp$ ne se présente pas immédiatement et laisse la musique parler pour elle-même. Ce qu’on remarque immédiatement, c’est l’aspect DIY de leur musique et le manque de sérieux de leur préparation.

Certains diront que ce côté non linéaire est charmant et revient à un esprit punk, perso, je trouve que c’est rire de son public. Il n’est pas facile d’être coordonné sur une scène, mais faire la première partie des Osees doit venir avec quelque chose de sérieux. Le groupe se défendra que c’était leur premier concert à vie. Divulgâcheur, ce ne l’était pas. L’art de ne pas prendre les choses au sérieux. Mention à leur guitariste qui semblait jouer avec un fil de guitare à moitié brisée. Le signal rentrait donc à moitié.

Hot Garbage

Hot Garbage

Accompagnant l’acte principal pour quelques dates en sol canadien, le groupe de Toronto nous a proposé un ensemble de quelques chansons, donc plusieurs tirés de leur premier album sorti en 2021 sur l’étiquette Mothland.

Si Tha Retail Simp$ n’a pas réussi à faire lever le public, la puissance de Hot Garbage a réussi à le faire. Au point qu’un spectateur a monté sur la scène pour faire du crowd surfing… et personne ne l’a rattrapé! La chanteuse, Juju, a alors bien pris soin d’aviser les gens d’attraper les gens qui font du « body surfing ».

Ce qui lit les deux premières parties, c’est la qualité piètre du volume de la voix. Si les instruments étaient à fond, ça ne l’était pas pour la voix.

C’est la deuxième fois que je vois le groupe sur scène et même si on n’est pas autant dans les pédales de fuzz que le groupe de John Dwyer, le groupe en a charmé plusieurs. L’aspect brut du groupe fut un excellent accompagnement pour un groupe comme les Osees.

Osees

Osees

Il est 21h30 et le public est réchauffé. La troupe de John Dwyer arriva sur scène pour ajuster le tout et sans crier gare, Osees se lança sur les premières notes de Intestellar Overdire de Pink Floyd pour être sûre que tout soit ajusté parfaitement. Si le spectacle n’était pas salle comble, son allure semblait dire le contraire.

Armé d’un magnifique chandail du film Zardoz et de sa mythique Gibson Les Paul rouge, Dwyer lança les premières notes de The Static God et tout le parterre se lança dans une longue séance de mosh pit qui va durer tout le long du concert. Avec deux batteries sur scène, pas besoin de monter le son plus fort pour se faire entendre. Voulant avoir la piste de micro de son bord, Dwyer n’a pas eu les mêmes problèmes techniques que les deux premières parties.

Actuellement, avec la période Osees, la musique est plus rapide, plus funk et punk que le garage rock et folk de ses débuts. Entre des chansons de sa période Thee Oh Sees, Oh Seeset Osees, le groupe n’oublie pas son passé, mais accélère la cadence pour une deuxième relecture musicale. Si vous aimez le rythme de la version studio de The Dream, sur scène, c’est deux fois plus rapide. À 48 ans, John Dwyer est plus en forme que jamais, ne prenant aucune pause pour se reposer, toujours prêt à faire ses poses classiques au plaisir du public.

Y’a rien de plus à dire sur la performance du groupe. Mais s’il y a un point à souligner, au-delà, du spectacle, c’est la relation qu’a entretenu le parterre avec le mosh pit. Évidemment, tu ne vas pas à un concert des Osees sans penser qu’il n’y aura pas de mosh pit. Le problème vient de certains comportements qui ont nui à l’expérience de plusieurs au concert. Que ce soit les gens qui agrippent les vêtements des autres sans explications et avec violence, les gens qui ne respectent pas la zone appropriée et qui bouscule n’importe qui, mais surtout, les gens qui montent sur la scène pour sauter sur le public. Si Hot Garbage a bien encadré ce comportement, les Osees n’ont rien mentionné.

Plusieurs se sont amusés à se lancer sans attendre de signal de la part du public. Certains mêmes se sont amusé à faire des backlift à 6 pouces du visage du public, ce qui a provoqué des blessures chez certains. Dwyer, trop préoccupé, n’a pas eu le temps de voir ça. Se faisant bousculer par le public, la sécurité semblait avoir atteint son quota et n’a rien donné de plus. Le mosh pit est un mouvement de groupe et chacun devrait dénoncer des comportements malsains qui sont réalisés au détriment de certains.

Au final, si on oublie l’aspect mentionné plus tôt, c’était un concert unique qui rappelle à tous l’importance de John Dwyer et de son groupe dans la scène marginale de rock psychédélique.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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