ODESZA au Budweiser Stage de Toronto le 1er septembre 2022
Impressionnante performance du duo électronique hier soir à l’amphithéâtre Molson de Toronto (Budweiser Stage) qui nous a livré tout un spectacle audiovisuel confectionné à la perfection.
En juin dernier, le duo électronique natif de Seattle, composé des deux amis de longue date, Harrison Mills et Clayton Knight, annonçait leur retour avec la sortie de leur 4e album, marquant 10 années d’activités pour Odesza.
En sortant le premier simple de leur nouvel album The Last Goodbye, Odesza avait fait une petite frayeur à leurs fans, avant de clarifier que : « there is no last goodbye », et qu’ils sont bel et bien de retour tout en annonçant une tournée nord-américaine de plus de 35 dates.
Premières parties
Odesza mettait à l’honneur non pas 1, ni 2, mais bien 3 artistes en première partie :
Gilligan Moss
Duo électronique de Chicago signé sur le label d’Odesza, The Foreign Family Collective, et qui a déjà tourné avec Glass Animal, Tourist et Toro Y Moi.
Elderbrook
Belle surprise de trouver l’auteur-compositeur électronique Alexander Kotz alias Elderbrook. Connu pour sa collaboration avec CamelPhat sur l’énorme titre Cola, son album Talking en 2017 m’avait déjà pas mal convaincue.
Sylvan Esso
Quel plaisir de voir le duo de Caroline du Nord Sylvan Esso, ouvrir pour Odesza. La voix d’Amelia Meath couplée aux mélodies électroniques travaillées de Nick Sanborn donne un mélange d’electro indie pop qui marche parfaitement. Découvert avec leur simple Coffee en 2014, Sylvan Esso avait sorti un très bon premier album homonyme. Je suis contente d’entendre également les versions live des très bons Die Young et Radio tirés de leur second album et le dansant Ferris Wheel. Un groupe que j’aimerais revoir à leur propre concert!
Odesza
C’est bien décidé à nous en mettre plein les yeux que le groupe est arrivé sur scène avec la douce introduction cinématique de leur album: This Version of You, accompagnée d’images de synthèses qui annoncent la couleur des visuels 3D spectaculaires que l’on verra tout au long du spectacle. Ils ont enchainé avec Behind The Sun , dont la voix tirée d’une musique perse de l’Iranienne Simin Ghanem sonne comme un appel divin qui retentirait en plein désert. Les 2 trompettistes se sont présentés alors aux côtés du duo créant tout le côté épique qu’on aime tant dans les musiques d’Odesza; les frissons nous traversent instantanément.
Pour les avoir vu plusieurs fois jouer en Europe, je savais à quel point le duo mettait l’accent sur le côté visuel de leurs performances et c’est exactement ce que je venais chercher ce soir. Et comme de fait, je n’ai pas été déçue une seule seconde : tout était pensé comme une production cinématographique millimétrée à la perfection. La symétrie de la scénographie, les animations en images de synthèses, les lumières et les effets pyrotechniques, tout était réuni et synchronisé à la note près.
Sans parler de LA chose que j’attendais le plus de ce spectacle et qui manquait à l’appel dans leurs anciens concerts européens : la « drumline » d’Odesza, composée de 8 percussionnistes. Celle-ci est arrivée sur scène en fanfare (sans mauvais jeu de mots). Et ce n’est pas 1 ou 2 apparitions qu’elle fera lors de la soirée, elle a désormais une place à part entière au spectacle, ajoutant une atmosphère mythique. À l’image d’une armée spartiate, presque automatisée, les percussionnistes se présenteront sur le devant de la scène à plusieurs reprises avec leurs tambours lumineux pour accompagner les musiques les plus épiques du groupe. Le tout synchronisé et chorégraphié au levé de baguettes près. C’était vraiment impressionnant.
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le fait qu’il n’y ait pas de place à l’improvisation en mode live, je reste bouche bée devant le travail du duo et de leur équipe, dont Luke Tanaka (directeur scénographique) et Sean Kusanagi (directeur artistique) qui en sont le noyau créatif.
C’est accompagné de leurs 2 trompettistes et de leur divine « drumline » que le duo donnera plus d’une heure trente de spectacle. Ils inviteront même la prometteuse Charlie Houston sur scène pour interpréter le simple Wide Awake faisant partie des nombreuses collaborations sur l’album (The Knocks, Izzy Bizu, MARO, Låpsley, ou même le producteur islandais Olafur Arnalds)
Ils clôtureront le concert avec leur simple The Last Goodbye accompagné de la voix puissante de Bettye LaVette tirée de sa musique de 1991 Let Me Down Easy et dont les notes électroniques ont résonné dans tout l’amphithéâtre Molson.
À la même manière que Woodkid, le spectacle (car je n’ai pas envie d’utiliser seulement le mot « concert ») se termine par un générique présentant pas moins de 80 personnes à sa production et en montrant même des images « bonus » des coulisses. Tout cela ensemble, ça nous confirme que l’on vient bien d’assister à une énorme oeuvre audiovisuelle qui vient résolument de s’inscrire comme la marque de fabrique d’Odesza.
Spectacle annulé à Montréal
Le duo devait présenter son spectacle ce soir à Montréal, mais a subitement annulé après un bref communiqué laissant leurs fans dans l’incompréhension, eux qui étaient impatients de les retrouver après 3 ans de pause.
Crédit photo: Coline Beulin