Concerts

Nathaniel Rateliff au MTELUS – 19 mai 2018

En ce moment, il y a une certaine tendance pour le renouveau de ces genres considérés comme classiques tels que le blues, le R&B ou encore le soul des années 60. Pour ce dernier, Nathaniel Rateliff et sa bande d’acolytes prend largement la tête du mouvement. Il faut dire que le bonhomme a fait un carton avec son premier album et a confirmé l’essai avec le second, Tearing at the Seams, sorti récemment. Bref, autant dire que c’était un MTELUS complet et acquis à sa cause qui attendait le chanteur.

Mais avant d’assister à la prestation de Rateliff, c’est le chanteur venu de Louisiane, Robert Finley — 66 ans au compteur — qui est en charge de chauffer la salle.

Tandis que les musiciens lancent un rythme de blues un peu groovy, on aperçoit le chanteur, tout de pourpre vêtu, entrer en scène, un peu voûté, la main posée sur l’épaule de son guitariste. Mais aussitôt que Finley se saisit du micro et se retrouve sous la lumière des projecteurs, l’homme se métamorphose. Et on assiste à une très bonne demi-heure de R&B « comme on en fait plus » où le chanteur plaisante avec le public, danse de manière suggestive et donne de la voix avec brio. Le plus étonnant, c’est qu’une fois son set terminé, le crooner repart comme il est arrivé, avec l’aide de son guitariste. Un peu comme un vieux jouet dont il faut remonter le mécanisme.

Le mojo jusqu’au bout des ongles

C’est au tour de The Night Sweats (les musiciens de Rateliff) d’investir la scène et d’entamer l’air de Shoe Boot, la chanson d’introduction du dernier album. Puis c’est au tour du chanteur d’entrer en scène, chapeau vissé sur la tête, t-shirt col en V hyper plongeant, mouvements de bassin sensuels et l’œil coquin. C’est comme ça, le sex-appeal, on l’a ou on ne l’a pas. Lui l’a en l’occurrence. Il se dirige lentement vers son micro, prend sa respiration et…rien. Malheureusement, un problème technique fait qu’on n’entend pas la voix de Rateliff. Professionnel, le bonhomme laissera finir la chanson pour saluer la foule (avec un micro de dépannage) et s’excuser pour le souci technique. Ce qui pour l’occasion nous permettra de l’entendre prononcer le mot Tabar… devant un public hilare. Beaux joueurs, les musiciens quittent la scène pour refaire leur entrée.

Un moment intime

Tout se passe bien, le chanteur enchaîne ses tubes aussi bien du dernier album, comme la pièce Be There, et du précédent opus comme Howling At Nothing jusqu’à ce que l’artiste entame la mélancolique ballade country Wasting Time. Patatra! Plus de son à nouveau. Ce n’est pas grave, bien au contraire. Rateliff ne se démonte pas et vient s’asseoir sur le bord de la scène, guitare en main pour continuer la chanson en acoustique avec un refrain repris a capella par tout le public. Après tout, c’est aussi pour des moments uniques comme cela qu’on va voir les groupes en live.

S.O.B

Problème à nouveau résolu, le concert repart de plus belle. Et tout se déroulera sans accroc à partir de là. Le public devenant complètement hystérique lorsque le groupe jouera la pêchue I Need Never Get Old, et l’incontournable S.O.B où tout le public se laisse aller à hurler « Son of a bitch! »

Sur cette chanson, les musiciens quittent la scène pour revenir pour un rappel de quelques chansons et puis s’en vont pour de bon laissant un public ravi et conquis.

Et Nathaniel dans tout ça? Un vrai homme de scène (rip le tambourin) avec un charisme et une voix exceptionnels. Jamais une note à côté, proche de son public et professionnel. Des artistes comme ça, j’en redemande tous les weekends!

Quel groove baby!