Mr. Bungle et Full of Hell au Broklynn Steel le 10 février 2020 : irréel !
On a fait le voyage à deux. Marc-André Mongrain de Sors-tu.ca et moi-même. On a passé les 6 heures qui nous séparaient de New York à écouter de la musique, à en jaser, à parler de la vie…
Ce que je retiens le plus de mon expérience avec Mr. Bungle en concert, ce n’est même pas la musique complètement folle livrée de manière impeccable. Non. Ce n’est pas non plus la virtuosité de ces musiciens qui réussissent à s’approcher du chaos sans jamais perdre le contrôle. Ce n’est pas non le fait d’être dans une autre ville que la mienne dans une salle méconnue. Non. Ce qui me reste 48h plus tard, c’est un sentiment d’appartenance.
Il y avait dans la foule réunie, quelque chose de rassembleur qui nous animait : un amour de l’art et une ouverture d’esprit peu commune. C’est en fait ça, la plus grande réalisation de Mr. Bungle, d’avoir réuni des passionnés au même endroit pour une expérience unique et cathartique. Il y avait une bonne dizaine de Québécois, un Torontois qui programme des installations artistiques, un Anglais, deux Suisses, un Argentin… et j’en passe. Tout le monde était réuni pour vivre un moment unique.
Faire le plein de distorsion
Full of Hell n’est pas passé par quatre chemins pour nous envoyer son death métal rafraîchissant dans le dash. Dylan Walker jurait par sa douceur entre les chansons alors qu’il s’entretenait de manière très simple avec la foule. Mais pendant les pièces, c’est une tout autre affaire.
Le groupe a fait honneur à l’excellent Weeping Choir paru en 2019 en nous envoyant de nombreuses pièces. Walker a montré l’étendue de son spectre de growl alors que Dave Bland se défonçait derrière les fûts. Spencer Hazard et Sam DiGristine étaient également solides alors que les vagues de sons nous parvenaient comme de petits tsunamis bruyants
Réussir son retour
Pas de doute, Mr. Bungle a réussi son retour. Même si certains fans resteront sur leur faim en raison du choix des pièces. Comme promis, le groupe nous a joué les pièces de l’obscur EP The Raging Wrath of the Easter Bunny en intercalant des reprises qui allait de World Up My Ass de Circle Jerks à Won’t You Be My Neighbor, le thème de Mr. Rogers. Le groupe a même repris Malfunction de Cro-Mags avec Harley Flanagan lui-même.
Deux membres invités étaient de la partie pour cette série de spectacles : Dave Lombardo (ex-Slayer) et Scott Ian (Anthrax). L’ajout de ces deux membres issus de la scène thrash métal a teinté la performance qui a surtout donné dans le thrash métal expérimental. Le groupe n’a pas abordé les sonorités plus art-expérimentale des albums California et Disco Volante.
Quelle expérience! Les mots ne suffisent pas à expliquer le sentiment de fascination de voir un groupe aussi talentueux nous livrer des compositions difficiles avec autant d’adresse. C’était tout simplement époustouflant. J’ai passé plusieurs minutes bouche bée, une bière qui tiédissait en main à ne pas croire ce qui se passait sous mes yeux.
Bien que ce soit très peu probable, je nous souhaite une réunion en bonne et due forme.