Alors que le vent souffle fort dans les voiles de la reprise des spectacles en salle, le groupe de jazz Misc fêtait le premier anniversaire de leur album Partager l’ambulance.

Il y avait du monde à messe, comme qu’on dit. Dans une Usine C qui était remplie à rebord de la capacité permise, Misc a livré un concert enivrant et magique pour fêter la première année de vie de l’excellent Partager l’ambulance. La foule était tout aussi contente que le groupe de se retrouver alors que les applaudissements étaient généreux avant même qu’une seule note soit jouée par le trio.

Pour nous donner un aperçu de la spatialisation du son au cours du concert le groupe a lancé un accueil sonore d’un paquet de célébrités : Céline Galipeau, Céline Dion, Normand l’Amour, Ginette Reno et même La Poune étaient là pour nous souhaiter la bienvenue par l’un ou l’autre des enceintes. Bien qu’elle ait été présentée, la ministre la Culture a malheureusement été remplacée par un silence et une mouche qui volait, un clin d’œil à la frustration qu’une bonne partie du monde du spectacle a vécu au cours des deux dernières années.

N’en demeure pas moins que le groupe a lancé le concert avec Le preacher, première pièce de l’album pour suivre en bonne partie dans le même ordre par la suite. Misc a livré ses chansons avec tout l’aplomb qu’on connaît aux trois excellents musiciens que sont Jérôme Beaulieu, William Côté et Jérémi Roy (en remplacement de Simon Pagé pour l’occasion). Le groupe a aussi offert quelques reprises de James Blake : To Care (Like You) et The Wilhelm Scream où Beaulieu jouait de son piano comme une guitare. C’était magnifique. Misc a terminé avec Overgrown en rappel. Le groupe a conclu avec la suite des pièces de l’album, dont X-ALT, une reprise de Suuns.

Parlant de beauté, la scénographie de Julie Vallée-Léger, assistée par Catherine Renaud-Dessureault ainsi que les éclairages de Benoit Gromko étaient magnifiques. Le décor était inspiré de la pochette de l’album alors que les éclairages étaient colorés, mais bien dosés pour ton du spectacle. Jérôme Beaulieu a aussi dit de belles paroles pour le troisième membre de la formation, Simon Pagé, qui ne pouvait être présent sur scène. La spatialisation du son était aussi franchement intéressante alors que certains sons se promenaient autour de nous, venant de différentes directions. L’expérience auditive ajoute une couche intéressante à la représentation.

C’était une excellente manière de se remettre dans le bain des concerts et malgré les masques sur les visages, la magie, elle, vivait dans les yeux…