Mick Jenkins et TOBi au Théâtre Beanfield le 22 janvier 2024
En ce troisième lundi du mois, le rappeur américain Mick Jenkins effectuait le troisième arrêt de sa tournée Thank You For Waiting, cette fois-ci dans l’une de ses villes fétiches, au Théâtre Beanfield. C’est TOBi, le chanteur torontois, qui assurait et assurera d’ailleurs l’entièreté de la première partie.
TOBi
Vêtu de son chandail Before We Panic, effigie de la philosophie de son album PANIC, le chanteur canadien d’origine nigérienne est sans doute la personne parfaite pour précéder à Mick Jenkins. Seul sur scène avec son beatmaker, TOBi s’est démarqué par sa présence énergisante, son sourire scotché et sa voix qui passait d’un soul R&B au rap dans le temps de le dire. Sa manière de capter l’attention d’une salle qui ne finissait plus de se remplir était simple et efficace : concocter un heureux mélange entre des balades, un moment a capella très bien effectué, ainsi que des productions avec de lourdes basses. De quoi plaire à toustes! Sa polyvalence m’a quelques fois fait penser au défunt groupe Brockhampton. Parmi son répertoire, j’ai notamment retenu Get Yours, How Much Longer, Don’t Touch!, ainsi que Made Me Everything.
Mick Jenkins
Le titre du spectacle fait invraisemblablement écho avec celui de son plus récent opus, The Patience. C’est d’ailleurs Michelin Star qui fut jouée en premier. Dès son arrivée sur scène, la salle bondée s’est mise sur pause, prête à ralentir, à respirer, à prendre de l’espace pour soi, avec lui.
Une décennie depuis The Water (S) et le fameux « Drink more WATER » demeure, prêt à resurgir à tout moment; c’est ce genre de truc qui crée un lien direct entre les artistes et leurs fans. À chaque nouvelle vague du slogan, on a senti la foule reprendre complètement son souffle, de nouveau apte à entendre la voix grave et assurée de Jenkins. On retient d’ailleurs sa prestance et ses qualités d’orateur qui ont raffermi l’attention et l’intérêt des spectateurs. Le rappeur a su maintenir le rythme, sans failles, en naviguant à son aise dans son vaste répertoire. Entre Healer, Jazz, Spread Love, Carefree, 2004 et Guapanese, il a glissé quelques-unes de ses grosses productions; nous faisant même rêver à la présence de certains lors de Show & Tell (chanson avec Freddie Gibbs) et Smoke Break-Dance (chanson avec JID). Somme toute, ce fut une performance dont on ne conserve que de bons souvenirs. À noter également la prestation de son batteur, lequel a donné une touche plus authentique, accessible et acoustique aux productions du beatmaker. Il serait intéressant de voir ce spectacle avec encore plus de musicien.nes; pour un fan de jazz comme Mick Jenkins, j’imagine que c’est dans les plans… Le FIJM, la balle est dans votre camp!