M pour Montréal 2023 : Philippe Brach et ALICE
C’était un gros samedi dans le cadre de M pour Montréal alors que Philippe Brach offrait un concert au MTELUS et nous présentions le lancement du premier EP d’ALICE au Quai des Brumes.
Avouant avoir « scrappé » le concept de son show au MTELUS il y a trois semaines, Philippe Brach a décidé de nous épargner son personnage Sly Money, une caricature des artistes dont le succès est monté à la tête, pour un concert rempli d’amour. Ce qui a frappé le plus, c’est l’impressionnante délégation qui était sur scène. Quand le rideau du MTELUS s’est levé, on a d’abord découvert les musiciens qui ont accompagné Brach en tournée. Il est formé de Gabriel Desjardins (La Controverse) aux claviers, Marie-Anne Tessier à la batterie, Étienne Dupré à la basse et Guillaume Bourque ainsi que Simon Trottier aux guitares. Autour d’eux étaient rassemblés une section de cordes, une section de cuivres et quelques flûtistes. Ça faisait du monde à la messe.
Philippe Brach lui est arrivé des marches, dans le public du côté court avant de lancer Bawitdaba de Kid Rock. Classique Brach… Il y avait dans la salle une foule qui attendait ce concert, il n’y a pas de doutes. À plusieurs moments, la foule chantait tellement fort que Philippe Brach laissait de côté le micro pour laisser toute la place à la chorale du MTELUS bien rempli. Ce fut le cas pendant Alice alors que la salle a chanté plus de la moitié de la pièce accompagnée par Brach à la guitare. Il a même osé, en début de concert, de faire aller son bras de gauche à droit pendant Né pour être sauvage, ce qui a été immédiatement suivi par la salle. Il a poussé un : « vous êtes bien que trop disponibles » avec une émotion perceptible dans la voix.
Rendre justice à Les gens qu’on aime…
Avec cet orchestre sur scène, Philippe Brach a enfin pu rendre justice aux chansons de son dernier album, dont les arrangements orchestraux sont magnifiques. Cela a permis de jouer Tu veux te tuer, c’est bien ça qui est pratiquement seulement orchestrale. Cela a aussi permis une livraison de Tu voulais des enfants et La fin du monde particulièrement réussies aussi. Parmi les autres moments réussis, il a joué un enchaînement de Mes mains blanches, ÔK Canada et Révolution (la chanson) qui passait un message assez clair.
Ce n’est pas le seul message que Brach a passé pendant la soirée. À un moment, après avoir salué le monde qui travaille au bar du MTELUS, il a invité le public à se procurer des breuvages pour « environ 10 piastres ». Ce après quoi, il a ajouté : « c’est à peu près vos frais que vous avez payés à Ticketmaster pour le billet de ce soir. Qu’est-ce qu’on ferait sans eux… ah oui! De l’argent! »
Des niaiseries, des hommages et de l’amour
Même si le concept avait été flushé, Philippe Brach nous gardait quelques surprises en banque. Notamment celle d’inviter Anna Frances Meyer sur scène qui est venue chanter Et c’est pas fini de Stéphane Venne, la fameuse toune de Star Académie. Elle était toute en voix et Étienne Dupré à la basse trippait un peu trop sa vie. Après celle-ci, Brach a ajouté : « Ça, c’est notre vision du futur, vous pensez que ça chie en ce moment, ça va chier encore plus. » Très rassurant, comme on dit…
Il y a eu des moments touchants pendant le concert. Philippe Brach s’est rappelé la première fois qu’il était sur la scène du Metropolis et c’était en secondaire 1 avec Gabriel Desjardins. Les deux jouaient Le Gars d’la compagnie des Cowboys Fringants. Par la suite, Brach est allé les voir trois soirs de suite et a décidé qu’il voulait devenir musicien. Il a salué Karl Tremblay et envoyé chié le cancer. L’autre moment touchant de la soirée a été une demande en mariage sur scène! C’était un moment franchement touchant et elle a dit oui!
Un excellent concert de Philippe Brach qui a rendu justice à son répertoire grâce à l’orchestre qui était à ses côtés.
Liste des chansons
- Bawitdaba (reprise de Kid Rock)
- Crystel
- Last Call
- Né pour être sauvage
- Héroïne
- La fin du monde
- La peur est avalanche
- Soleils d’automne
- Nos bleus désirs
- Tic tac
- J’ai de l’air
- Tu veux te tuer, c’est bien ça
- Et c’est pas fini (reprise de Stéphane Venne)
- Alice
- Les oiseaux migrateurs
- Tu voulais des enfants
- Mes mains blanches
- ÔK Canada
- Révolution (la chanson)
- Dans ma tête
- Un peu de magie
Rappel
- L’amour au temps du cancer
- Bonne journée
- Le matin des raisons
Alice
Parlant de LOVE, il y avait ALICE qui lançait son EP Du love à revendre au Quai des Brumes. Nous présentions le concert, alors je suis entièrement en conflit d’intérêts. Je peux vous dire par contre que les pièces de l’EP prennent une tournure plus rock sur scène qui est franchement plaisante. Alice était accompagnée pour l’occasion de Paul Dawson à la guitare, Eliott Durocher-Bundock à la guitare, Christophe Latif-Charest à la basse et Joe Lafrance à la batterie. En plus de ses chansons, elle a joué deux reprises, une de Crimson and Clover de Tommy James and the Shondells et (Now and Then There’s) A Fool Such as I de William Trader, dans une interprétation près de celle de Slim Whitman.
C’était un concert bien agréable et avec ses racines country et rock bien solides, ALICE risque de conquérir bien des régions du Québec qui a soif de ce genre de musique! C’est un projet qui commence, mais qui a un bon potentiel.
Crédit photo: Marc-Étienne Mongrain