Li’l Andy au Petit Campus, le 28 avril 2018
L’équipe derrière le festival Folk sur le Canal a programmé un rare spectacle d’Andrew McClelland, mieux connu sous le nom de Li’l Andy. Durant les derniers mois, il a été le directeur artistique pour une série de concerts-hommage à Leonard Cohen commandés par le Musée d’art contemporain de Montréal, dans le cadre de l’exposition Une brèche en toute chose. Après avoir connu du succès en tant que grand manitou du projet, il revenait sur scène pour renouer avec son public et « casser » de nouvelles chansons de son album prévu à l’automne, All the Love Songs Lied to Us.
La salle du Petit Campus est parfaite pour tester des nouvelles chansons, d’ailleurs, avec ce cadre intimiste qui sied bien au type de musique de Li’l Andy. Le public était d’ailleurs très attentif lors de ce concert qui a mis en vedette trois nouvelles chansons. Elles sont toutes proches de l’esthétique folk de McClelland, mais un peu moins country que son dernier album, When the Engine Burns. La future chanson-titre All the Love Songs Lied to Us est typique d’une déception amoureuse non moins teintée d’une pointe d’humour. The Night Sky a aussi été cassée ce soir-là, avec un son plus doux qui fait penser aux Barr Brothers, qui sont de nouveaux collaborateurs de ce futur album. Dans ces trois pièces, comme dans les chansons de Li’l Andy des dernières années, la guitare pedal-steel est vraiment présente.
Lors de ce concert, il a bien entendu revisité les esthétiques de ses albums précédents. Avec une touche country dans les chansons de When the Engine Burns, il a aussi repris dans ce même esprit Powderfinger de Neil Young. Depuis All Who Thirst Come to the Waters, paru en 2010, il revisite le gospel avec une touche plus roots, loin des chœurs grandiloquents qu’on peut associer à cette musique. Ici, son gospel est plus proche des années 1920, où les chansons étaient entonnées par des petits ensembles plus dépouillés. Il a fait une reprise d’un des classiques du genre, Jesus Is a Rock in a Weary Land, en racontant justement avoir été inspiré par ces quatuors très populaires. L’accompagnement par ses musiciens formant le chœur est très touchant.
Tiré de son album de 2010, A Storm of the Waters fait la part belle à la guitare pedal-steel, qui reproduit à merveille l’ambiance quasi fantomatique de l’enregistrement original, qui a eu lieu à l’église Saint-Jean-Baptiste à Montréal. Li’l Andy en a profité pour nous raconter des anecdotes reliées à cet enregistrement. Le lien avec le public est ce qui marque le plus un spectacle du guitariste montréalais. Histoires du Canadien Pacifique, de tracteurs qui plantent, de religieuses présentes lors de l’enregistrement à l’église… Il est très généreux dans ses histoires et les raconte avec un humour pince-sans-rire et semble réellement heureux d’être là. Après le spectacle, il s’est fait un plaisir de jaser avec le public informellement.
Une belle soirée toute douce qui donne envie d’entendre son nouveau matériel, en septembre.