Les Francouvertes: Semaine 1
Lundi dernier, c’était le coup d’envoi officiel des Francouvertes, dont les préliminaires se dérouleront au Lion d’Or; cette sympathique salle de spectacle située rue Ontario. Pour cette soirée initiale, Nini Marcelle, Gab Paquet et Phlippe Brach se partageaient la scène afin d’offrir aux spectateurs et au jury présents trois courtes prestations leur permettant de faire valoir leur talent. Trois songwriters aux univers musicaux assez dissemblables qui ont su habilement captiver l’attention du public… chacun à leur façon!
C’est Nini Marcelle qui a eu l’honneur d’ouvrir le bal avec une prestation techniquement irréprochable. Cette auteure et comédienne de théâtre avait fait paraître à l’automne 2012 son premier album solo intitulé Je marche dans mes pas. Nini Marcelle propose un pop-rock accessible bien ficelé, mélodiquement à point et appuyé merveilleusement bien par un groupe impeccable; sauf que l’esthétique sonore sitedemo.caiguée est un peu trop proprette pour que l’auteur de ces lignes puisse embarquer de plain-pied dans l’univers de la musicienne. Des guitares légèrement plus salopées, quelques moments rock plus enfiévrés auraient été grandement appréciés. Qu’à cela ne tienne, la dame a du talent et a démontré une maîtrise scénique fort adéquate.
Par la suite, ce fut au tour de cette bébitte originaire de Québec nommée Gab Paquet. Paquet, c’est un alliage entre Philippe Katerine, Mario Pelchat et Herbert Leonard. Oui, vous avez bien lu! On s’attendait à une prestation loufoque, sans queue ni tête, un peu relâchée. Tout bien considéré, cette performance s’est avérée absolument exemplaire. Pour offrir ce genre de prestation amalgamant l’humour, le kitsch et la séduction factice, il faut un groupe à la hauteur et Hugo Maltais (basse), Jane Ehrhardt (claviers), Renaud Pilote (batterie) et l’excellent Shampouing (guitare) ont savamment soutenu Paquet; un personnage de scène suavement absurde qui nous a fait franchement sourire. De plus, Paquet s’en tire admirablement bien au niveau vocal même s’il a demandé au technicien de son de «mettre un peu d’Auto-Tune sur sa voix»… Le Québec a férocement besoin de fous impayables comme Gab Paquet. Jouissif!
La soirée s’est terminée avec Philippe Brach. Ce jeune homme du Saguenay, lauréat de Ma Première Place des Arts et récompensé lors de plus récente édition de Petite-Vallée est voué à un brillant avenir. Mélodiste absolument exceptionnel, poète keb brute et sans compromis, d’un naturel désarmant, détenant un charisme atypique, Brach patauge dans un univers folk rock détenant quelques ascendants avec les deux Fortin (Dédé et Fred). Même si ce minimalisme sonore aurait mérité des arrangements plus étoffés, l’écriture chansonnière de Brach vient aisément dissimuler ces minuscules faiblesses. Deux chansons d’exception: la trop courte Chien et la superbe T’aurais pas pu nous prendre à deux. Le jeunot a vraiment, mais vraiment tout bon!
Et c’est Brach qui prend les devants après cette première soirée, suivi de Gab Paquet et Nini Marcelle. Bref, ce fut un départ de premier ordre, ce qui augure très bien pour la suite des choses. L’acolyte LP Labrèche sera présent lundi prochain afin de couvrir la deuxième soirée qui mettra en vedette Jérôme Charrette-Pépin, Joanie Michaud et Maison Brume.