Les Francouvertes 2015: semaine 1
Et c’est reparti pour plusieurs semaines de belles découvertes avec le coup d’envoi, de ce qu’on l’on considère au Canal Auditif comme étant le meilleur concours musical québécois, Les Francouvertes, qui se dérouleront majoritairement au Lion d’Or à Montréal. En vedette? Yokofeu, Beat Sexü et Les Guerres d’l’Amour. On anticipait cette première avec beaucoup d’enthousiasme!
C’est Yokofeu qui avait l’honneur de débuter cette soirée avec son post-punk psychédélique évoquant autant Joy Division que Malajube, mais présentant des structures chansonnières nettement plus labyrinthiques et un son beaucoup plus puissant que les deux formations mentionnées. L’entrée en scène du claviériste orné d’un sugegasa (chapeau japonais de jardinier) et l’apparition du charismatique chanteur barbu remémorant un membre de la secte religieuse Amish ont mis un sourire immédiat sur le visage de votre dévoué scribe. Musicalement, la section rythmique est coulée dans du béton armé et l’alliage des claviers et de la guitare électrique est tout simplement unique nous laissant une perception de fusion sonore d’une singularité sans équivoque. Que dire de ce personnage scénique charismatique que représente le chanteur de la formation nommée Francis Rose? Un must!
C’était au tour de la formation amalgamant disco-punk et électro-rock nommée Beat Sexü de chausser les grands souliers de Yokofeu… et force est d’admettre que les chaussures étaient clairement trop grandes. Munie de projections vidéo, la formation originaire de Québec a offert une prestation honnête, mais qui laissait une impression de timidité dans la livraison des chansons… comme si le groupe était paralysé/nerveux. Si on ajoute à cette tension palpable, une faiblesse mélodique et une certaine répétition rythmique, on a eu droit à une performance en dent de scie. Après Yokofeu, disons que la marche semblait un peu haute pour Beat Sexü. Dommage.
Cette belle soirée musicale se terminait avec un collectif festif dont l’acolyte LP Labrèche nous avait vanté avec beaucoup de verve: Les Guerres d’l’Amour. Chers mélomanes adorés, même si ce genre de funk cadencé nous laisse en temps normal totalement de marbre, on a complètement flippé sur la performance sitedemo.caiguée par la troupe. Douze artistes sur scène, deux danseuses, un leader charismatique, deux batteurs, du funk fédérateur lourd exécuté la pédale au plancher, c’est contagieux, délirant, d’une précision chirurgicale et d’une puissance sonore sans égal. Dans un Québec morose/déprimé/conventionnel à l’os et marqué au fer rouge par l’austérité, ce groupe est une bouffée d’air frais dans un univers musical trop souvent «folk pépère conservateur». Un grand groupe en devenir!
… et comme ça se passe souvent lors de concours musicaux de la sorte, à notre grand étonnement, c’est Yokofeu qui prend la première place, suivi des Guerres d’l’Amour et Beat Sexü obtient sans surprise la troisième place provisoire. Pas que la prestation de Yokofeu était déficiente, tant s’en faut, mais on croit que Les Guerres d’l’Amour auraient dû rafler le premier rang. Cela dit, et Yokofeu ainsi que Les Guerres d’l’Amour, devraient tous les deux se tailler une place enviable en route vers les demi-finales. Au final, un coup de départ fracassant pour cette première soirée des Francouvertes. Rien à redire. La semaine prochaine? C. Antoine Gosselin, Rosie Valland et Jean-Francois Malo.
Classement semaine 1:
1. Yokofeu
2. Les Guerres d’l’Amour
3. Beat Sexü