Les Francouvertes 2015: demi-finale 2
Deuxième soirée de trois pour les demi-finales des Francouvertes! Nous étions conviés une nouvelle fois au Lion d’Or pour une soirée qui comptait sur un programme pas piqué des vers, du moins sur papier: Anatole et son bassin lascif, Yokofeu et son prog qui tire sur le post-punk de même que PONI et sa lourdeur quasi légendaire.
Le printemps est à nos portes et tous avaient le sourire facile, sauf pour les gens qui avaient abusé du houblon la veille. C’est Anatole qui donnait le coup d’envoi de cette deuxième séance et c’est à force de déhanchements et de prédications qu’il le fit. Le groupe arborant la chienne blanche à la Slipknot appuyait le charismatique alter ego d’Alex Martel (Mauves). Tout comme lors de sa première sortie aux Francouvertes, le gars de Québec ne s’est pas gêné pour en mettre plein la vue à la foule. Coup de bassin, peau dénudée, solos de guitare et théâtralité bien assumée, le chanteur faisait parfois penser à celui du groupe anglais The Damned par sa présence et son dandysme. Rien ne l’arrête, il se promène dans l’assistance pour monter sur une table et boire la bière d’autrui, il s’allume une cigarette sur scène qu’il souffle abondamment dans le visage des non-fumeurs… bref, c’est une bête. Et c’est bien comme ça qu’on l’aime! Une autre prestation convaincante qui nous fait dire qu’on entendra beaucoup parler d’Anatole.
Puis, c’était au tour de Yokofeu de prendre la scène. Les anciens de la Racine Rose (incluant un nouveau guitariste + FELP) ont donné une prestation solide, qui semblait bien rodée… bien que ce ne soit que leur deuxième spectacle à vie! Sur des airs progressifs, parfois même flirtant avec le post-punk, le chanteur Francis Rose y allait de «stepettes» enlevantes. Le jeune homme sait insuffler de l’énergie à une prestation et la foule l’a bien rendue, leur offrant même un des rares «standing ovation» du concours à la fin de leur spectacle. Avec leur résistance par la danse, la formation a prouvé qu’elle n’avait pas volé sa place en demi-finale.
Finalement, ça revenait à PONI de fermer la marche. Le groupe a offert une autre solide performance où la balance de son mieux calibrée qu’aux préliminaires permettait d’apprécier les mélodies musicales, mais surtout vocales de la bande. De beaux moments sont survenus avec Bordel, L’aiguille et la nuancée Minotaure. Le batteur Jonathan Bigras est solide avec ses rythmes énergiques et cadencés à souhait. Vraiment, c’est un délice pour les oreilles qui apprécient la lourdeur. Après avoir su qu’ils étaient retenus pour les demi-finales, le groupe s’est demandé ce qu’il devrait faire et leur conclusion fût: «same thing but louder». Je crois que c’est mission accomplie pour la formation.
Bref, c’était une soirée de grande qualité et de pur délice auditif pour l’amateur de rock. Au final cependant, une seule formation a pu se hisser dans le palmarès donnant accès à la finale et ce sont les rockeurs de chez PONI qui s’y introduisent. Ainsi, après deux des trois demi-finales, le classement se décline comme suit:
1. Dylan Perron et Élixir de Gumbo
2. PONI
3. Rosie Valland