Les Francos de Montréal 2019 : Angèle et Eli Rose

C’est devant un MTELUS à guichet fermé qu’Angèle, sensation belge, a mis les pieds sur scène. Confiante, amusée, colorée et dansante, elle a ravi la foule des Francos.

Ce sont ses deux musiciens qui ont donné le ton avec une pièce d’introduction rythmée et mélodieuse. Même si la foule coopérait, ça n’avait rien à voir avec ce qui s’en venait. Lorsque les premières notes de La thune se sont fait entendre, le MTELUS a complètement pété les plombs. Alors que la jeune belge se démenait sur la scène, chantait le vide des réseaux sociaux, de nombreux festivaliers prenaient des clichés et filmaient la scène. Difficile d’avoir une plus belle mise en abyme. Ceux qui croyaient que le climax d’énergie de la foule avait été atteint allaient bientôt se rendre compte que ce n’était que le début. La loi de Murphy suit et la foule chante si fort qu’elle devient partie prenante. Angèle le sait et gère très bien le tout. Elle joue avec la foule, se déhanche pour la faire crier un peu plus, saute d’un bord à l’autre de la scène. Bref, les choses se passent.

Vous avez dit mise en scène?

Son spectacle est calibré au quart de tour et on sent derrière tout ça une organisation et une mise en scène réfléchies. Par contre, sur scène, on ne sent jamais vraiment une rigidité. Son spectacle est fluide, naturel et authentique. Elle nous envoie Balance ton quoi, mais arrête rapidement. « Vous vous êtes trompés de paroles. On n’est plus en 2018. » Et hop, on reprend en 2019. Signe que sous sa légèreté, Angèle est tout sauf innocente. C’est à ce moment que les danseuses font leur entrée. Oui, 4 danseuses qui l’accompagneront pour l’essentiel de spectacle. On dirait Beyoncé. Pendant la chanson, elles font des chorégraphies avec des doigts d’honneurs et des mouvements de bassins équivoques. On dirait un hommage à The Bloodhound Gang.

Ses danseuses seront au rendez-vous parfois pour faire des batailles de danse, parfois pour clubber (La flemme). On dirait que chacun de ses choix frappent dans le mile. Ceux qui l’auront manqué cette fois-ci pourront se reprendre le 13 décembre au Centre Bell. Ça vaut le détour.

Premiers pas

C’est son cinquième spectacle solo. Ce n’est pas rien. Eli Rose a livré une performance solide en nous présentant de nouvelles chansons ainsi que les quelques succès déjà en banque comme Carroussel, Tôt ou tard et Soleil. Rapidement, la blonde chanteuse a gagné la salle avec son sourire et sa bonne humeur. On sent que sur scène, c’est encore fragile et que certains repères ne sont pas encore au rendez-vous, mais elle l’habite tout de même avec un aplomb impressionnant. Côté musical, on la retrouve entre Laurence Nerbonne et Amé. Pas aussi marginale que la première, mais pas aussi bonbon que la deuxième. On gardera un oeil sur l’évolution de tout ça.