La Noce 2021: Mon Doux Saigneur, Kristian North et pas de coupe Stanley
Même si je suis démolie après la triste défaite des Canadiens de Montréal hier soir, j’entame mon mois de juillet dans l’allégresse au Festival La Noce de Froment, qui se déroule du 7 au 10 juillet sur le site patrimonial de la Pulperie de Chicoutimi.
Comme il fait bon danser, discuter, rencontrer et applaudir à nouveau dans un festival !
Après le Festival de la chanson de Tadoussac, me voici de retour dans la région saguenéenne pour assister à l’incroyable sélection de spectacles de la quatrième édition de La Noce. J’étais plus qu’excitée de reprendre la route pour voir Corridor, Mon Doux Saigneur, Marie Davidson & L’OEil Nu, Flore Laurentienne, Klô Pelgag ou encore Les Deuxluxes.
Suite aux nouvelles directives gouvernementales assouplies au niveau de la COVID-19, une série de nouveaux concerts avait été ajoutée à la programmation à la dernière minute. En un temps record, scènes extérieures et after-partys ont poussé un peu partout dans l’horaire, de sorte que les festivaliers et festivalières ont eu l’embarras du choix. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’on a pu danser et circuler librement, sans trop de contraintes… Comme dans un vrai show! Ah! Et la bière officielle du festival, gracieuseté de La Voie Maltée, est tout simplement divine. Bien joué, La Noce.
Le spot est hallucinant
Pendant quatre jours, les artistes sont tous et toutes réuni.es dans un seul et même endroit : le site historique exceptionnel de la Pulperie, au milieu d’un parc immense traversé par le courant d’une rivière tumultueuse. Bâti en 1896, il sera l’un des plus importants sites de traitement de la pulpe de bois au Canada, qui servait à produire le papier et autres matériaux. Aujourd’hui, les ruines industrielles en pierre ont été converties en musée et en salle de spectacle. Se trouvant tout près du centre-ville de Chicoutimi, il était vraiment facile d’y accéder à pied ou en voiture.
Kristian North : à la fois crooner et rockeur
Comment canaliser l’essence des années 1970? Appelez Kristian North et il vous offrira ses meilleurs conseils. Sa musique rock glamour à l’américaine, ou sophisti-pop comme il aime la nommer, va à la rencontre de l’univers de Lou Reed, mais aussi de Bruce Springsteen. Il dévoilait d’ailleurs fin avril un second album, Passion Play, que j’ai bien aimé découvrir! Son look emblématique — composé d’un complet blanc, de verres fumés aviateurs et de sa longue chevelure bouclée — contribue à nous transporter directement dans cette époque dont North semble franchement nostalgique.
Malgré tous ces petits détails esthétiques plaisants à mon oeil et mon oreille, le musicien a offert une prestation qui n’a pas semblé accrocher l’attention du public — tout le monde semblait plus absorbé par les retrouvailles amicales que par ce qu’il se passait sur scène. Il faut dire que le natif d’Alberta maintenant établi à Montréal est de nature timide et fait profil bas dans la vie, pour l’avoir croisé quelques fois. J’ai l’impression que sa personnalité loufoque présente dans ses vidéoclips n’a pas transparu sur scène. Peut-être qu’avec davantage d’interventions de la part de North, la foule aurait eu l’occasion de tomber en amour avec le personnage. Peu importe, moi j’ai bien pris mon pied!
Mon Doux Saigneur : une histoire de paddle board
Cette bande de petits garnements sait vraiment comment mettre le feu à une place! Le groupe de six mené par Emerik St-Cyr Labbé a commencé par souhaiter « une bonne Saint-Jean Baptiste en retard » aux festivaliers et festivalières réunis pour lui. À propos, la foule était complètement en délire pour Mon Doux Saigneur! Tout le monde était là pour son spectacle. Surfant brillamment sur les chansons de son album Horizon paru en 2020, Mon Doux a cassé, à notre plus grande joie, deux nouvelles chansons toujours country-rock et hyper groovy intitulées Flou et Jojo Blues. Comme me l’a fait remarquer le journaliste Gabryel Arcand de la radio indépendante CHYZ, elles s’inscrivent bien dans la lignée d’Horizon en s’éloignant vraiment de la mélancolie du premier disque de la formation montréalaise.
Alors qu’un (très) long jam sur le court morceau Awaye s’installait (pour vrai, ils l’ont allongé de cinq minutes!), St-Cyr a raconté et mimé l’utilisation d’un paddle board. Le terme «awaye» lui serait venu en observant des gens lors du festival Festif! de 2019 exécuter ce sport sur l’eau de la rivière qui traverse Baie St-Paul qu’il en serait venu à écrire cette chanson ornée de ce seul mot. L’anecdote a bien fait rire le public, qui s’est amusé à se pencher vers l’avant et à bouger les bras lui aussi.
Crédit photo: LePetitRusse