Jockstrap et Ernest Rareberrg au Ritz P.D.B. le 24 novembre 2022
Jockstrap est venu prouver qu’il est plus qu’un duo de studio sur la scène du Ritz P.D.B. en faisant danser la salle qui affichait complet.
Visiblement, Jockstrap est en train de se créer un public fidèle. C’est ce qu’on a pu constater hier au Ritz qui affichait complet pour la visite du groupe qui venait présenter son excellent premier album : I Love You Jennifer B.
Ernest Rareberrg
C’est l’auteur-compositeur-interprète new-yorkais Ernest Rareberrg qui ouvrait pour le duo anglais. Lui aussi s’est présenté en duo au Ritz P.D.B. La paire a commencé avec un numéro plutôt théâtral. C’était intéressant et légèrement comique. Par contre, j’ai vite déchanté. C’était un numéro de karaoké de luxe avec le vrai chanteur. Je sais ce que vous vous dites : oui, mais LP, le rap c’est toujours ça. Oui, sauf qu’un rappeur fait de la prouesse vocale et c’est dans l’agilité de sa prose que réside le plaisir. Ici, on est vraiment devant un artiste qui fait une pop alternative à la Sophia Bel avec le groupe en moins.
C’est dommage parce que les chansons de Rareberrg ne sont pas vilaines. Il y a de beaux flashs dans ce qui a été présenté hier, mais il y a eu de nombreux irritants : les choristes enregistrées, la chanson qui se termine en fade-out… oui, oui, sur scène, un FADE-OUT. C’est déjà une manière d’avouer ne pas savoir terminer une chanson sur album, mais sur scène? Vraiment? De plus, tant qu’à avoir un acolyte qui met des chansons, aussi bien en choisir un qui chante aussi. Ce serait toujours bien ça pour remplacer les enregistrements de voix qui sont stériles. Heureusement, Rareberrg a une bonne présence scénique et il a su mettre la foule dans sa petite poche. Il a même dansé avec elle, a fait du crowd surfing et avoué à plusieurs reprises que le courant passait entre eux. Son choix d’enchaînement de chansons était aussi judicieux et il a su créer un climax intéressant avant de laisser la place à Jockstrap.
Jockstrap
Après la prestation d’Ernest Rareberrg, je commençais à craindre que la soirée au complet soit une sorte de karaoké magnifié. Jockstrap ne sont que deux et j’avais bien peur que les instruments soient restés en Angleterre. Heureusement, c’est tout le contraire qui s’est passé. Dès les premières notes de Neon, Georgia Ellery avait sa guitare en main, alors que Taylor Skye était derrière deux claviers. Ellery semblait un peu nerveuse pour cette première chanson et vocalement, c’était un tantinet off, mais ça s’est rapidement replacé. Dès Jennifer B, la deuxième pièce, elle était en plein dedans.
Parmi les meilleurs moments du concert, on retrouve l’excellent Glasgow qui comptait sur un public conquis qui chantait avec Ellery, Robert qui a donné de beaux moments musicaux, Greatest Hits où la chanteuse nous a démontré l’étendue de son contrôle de son instrument, la piste de danse endiablée pendant Debra et la fin cataclysmique de 50/50 qui a terminé le concert. Celui-ci s’est terminé sur une note si forte que le public ne voulait plus quitter la salle et en redemandait. Sachant que Jockstrap ne fait pas de rappel en concert, on pouvait en espérer un vrai! Un moment improvisé en raison de l’amour qui règne dans la place, mais le duo anglais a préféré laisser la foule sur ce climax.
Ce qui marque sur scène est la maîtrise des deux musiciens. Skye est très habile aux claviers et certains moments permettent d’en apprécier toute l’ampleur, notamment sur Concrete Over Water. Jockstrap a offert tout un concert au Ritz P.D.B. et j’en ressors avec une certaine hâte de les revoir! Ce n’est pas peu dire.
Liste des chansons
- Neon
- Jennifer B
- Acid
- Robert
- Greatest Hits
- What’s It All About?
- Glasgow
- Debra
- Hayley
- Lancaster Court
- Angts
- Concrete Over Water
- The City
- I Want Another Affair
- 50/50
Crédit photo: Eddie Whelan