Janelle Monáe au MTELUS, le mercredi 20 septembre 2023
Toujours aussi rayonnante et talentueuse, Janelle Monáe était de passage au MTELUS hier soir dans le cadre de la tournée The Age of Pleasure. Pendant près de deux heures, l’enceinte de la salle de spectacle s’est transformée en une authentique oasis de bonheur, grâce à la performance festive, énergique et généreuse de cette artiste hors du commun.
Avec une interprète aussi originale et bourrée d’autant de différents talents, il était évident que le spectacle accompagnant son plus récent album, The Age of Pleasure, paru en juin dernier, n’allait pas être ordinaire.
Ce concert d’envergure se déploie comme une histoire divisée en plusieurs chapitres où il est question de découverte et d’affirmation de soi, de libération, de célébration de la vie et du moment présent, de plaisir, de sexualité positive et de déclaration d’amour à la diaspora africaine. Un univers visuel et musical accompagne chacun des chapitres alors que les nombreux changements de costumes et de scénographie viennent chaque fois titiller l’excitation et créer la surprise.
Le concert commence en force avec plusieurs morceaux d’affilée tirés de son dernier album, à commencer par la victorieuse pièce d’ouverture Float qui se conclut par un toast entre Janelle, ses danseuses et les milliers d’admirateurs devant elle, avant d’enchaîner avec une version allongée et particulièrement dansante de Champagne Shit, coupe à la main. On se croirait à l’apogée du spectacle tant le party est levé et nous n’en sommes qu’à la deuxième chanson.
La célébration va continuer de cette façon très longtemps. La musique de Janelle Monáe est triomphale. On danse en ayant l’impression d’avoir gagné. On se célèbre nous-mêmes, entre nous. La chanteuse dirige les festivités d’une main de maître. Elle est superbement expressive et charismatique, danse incroyablement bien, ses chorégraphies avec ses danseuses sont géniales, elle possède une voix à couper le souffle et nous offre de puissantes envolées vocales à plusieurs occasions. Puis, comme si ce n’était pas assez, elle sait aussi rapper avec une aisance et un pouvoir désarmants.
Le deuxième chapitre du spectacle est davantage axé sur les pièces plus revendicatrices de sa discographie, alors qu’elle arrive vêtue en noir avec un béret rouge, et commence par le puissant morceau rap Django Jane de son album Dirty Computer avant de conclure en poussant avec sa voix d’extraordinaires notes sur l’extatique Electric Lady.
Après l’intensité du deuxième chapitre, place aux danses lascives et au plaisir de la chair, dans le confort et le consentement, alors que l’artiste nous fait voyager vers une destination ensoleillée où l’on oublie tous nos soucis, en interprétant notamment ses récents simples Lipstick Lover et Water Slide. Pendant Paid in Pleasure, elle va inviter des membres de l’assistance sur scène à danser allègrement avec elle. Ce à quoi elles se donnent à cœur joie.
Le bonheur continue d’irradier de la scène pour les deux prochains chapitres de cette joyeuse histoire alors que Janelle et son équipe poursuivent leurs interprétations impressionnantes et leurs chorégraphies originales, notamment sur la chanson Pynk pour laquelle elle se présente habillée en système reproductif féminin.
Janelle clôt son récit avec une interprétation touchante et rassembleuse de son morceau I Like That. Mais la fête n’est pas terminée. L’artiste réapparaît pour le rappel dans un complet scintillant à la Michael Jackson rappelant l’esthétique de son début de carrière pour des interprétations funky et énergiques de ses succès Make Me Feel, puis Tightrope et finalement Come Alive (The War of the Roses).
On sort de la salle le sourire aux lèvres, ce même sourire qui ne nous a pas quittés le visage depuis les toutes premières notes du spectacle. Janelle Monáe est réellement une artiste et performeuse hors pair apte à nous faire vivre des moments électrisants.
Crédit photo: Mason Rose