Concerts

Hubert Lenoir aux Foufounes Électriques le 1er décembre 2018

Je dois en partant remercier la foule présente de me permettre d’écrire la phrase suivante : Les foufounes étaient pleines samedi soir en attente de l’un des artistes qui a le plus marqué 2018 au Québec : Hubert Lenoir, dit le terrible.

 

Avant que ne fasse son chemin sur scène Lenoir, c’est à Chârogne qu’était confiée la tâche de réchauffer la foule. Le quatuor féminin n’a pas failli à la tâche. Avec leur post-punk irrévérencieux, furieusement féministe et leur présence scénique imposante, le groupe a mis le feu aux poudres dès les premiers instants. Il faut dire que leur accoutrement qui vacille entre la provocation hypersexuelle et un mélange d’iconoclasme culturel en impose déjà, et ce, avant même que le groupe ait commencé à faire du bruit.

Leur court set était dynamique, bien orchestré et tout à fait satisfaisant. La foule venue voir Lenoir a aussi apprécié la performance de Chârogne qui joue sur les vulgarités et la provocation. Le tout dans une atmosphère bon enfant d’acceptation et d’inclusion.

Un phénomène

J’ai pris un bon trois ou quatre jours avant d’écrire mon texte et ce n’est pas pour rien. J’ai été marqué par le spectacle qui m’a été donné de voir samedi. Pas tant par Hubert Lenoir en soi que j’ai dû voir 4 fois cette année et donc, qui n’a plus la capacité de me surprendre. Invariablement, le spectacle se ressemble d’une représentation à l’autre. Ce n’est absolument pas mal, il sait comment créer le danger, l’union et l’amour au sein de sa foule à chaque fois. C’est justement la jeune foule qui me sidère. Dans le bon sens.

Hubert Lenoir ose ouvrir son concert avec son plus grand succès. Il ne fait ni d’une, ni de deux et nous envoie Fille de personne II dans les dents. En fait, il ne dit que « Hey » la foule s’est chargée du reste avec une efficacité surprenante. D’ailleurs, la discipline de cette foule était impressionnante. Hubert Lenoir a tout de même réussi à faire asseoir tout le monde en silence pour l’écouter chanter avec Lou-Adriane Cassidy.

D’ailleurs, parlons-en de ce band qui fait tous les petits détails importants. On en peut passer sous silence la contribution d’Alexandre Martel (Mauves, Anatole) qui fait un petit feedback par-ci, prend un peu de l’attention par-ci pour donner une minute de respiration à Lenoir et surtout qui mène la barque avec toute l’intelligence musicale dont il peut faire preuve. Le groupe s’est fait chaudement applaudi lorsque les dernières notes étaient passées. Et c’était entièrement mérité. Ils viennent collectivement de vivre une des années les plus surprenantes et déroutantes de leurs jeunes carrières. Ils méritent une tonne d’amour.

Hubert Lenoir lui-même l’a souligné que les « 9 derniers mois ont été les plus fuckés de sa vie ». Celui-ci qui était déguisé en Head (de Korn) circa 1998, s’est tapé des Foufounes sold-out pour son dernier spectacle de l’année dans la métropole. En plus, il en a profité pour proposer une nouvelle composition et faire du body surfing à deux reprises.

Ce qui est le plus marquant dans tout cela, c’est que ce n’était pas en soi le concert le mieux construit. Il y avait un long passage peu dynamique en plein milieu où ça jasait beaucoup entre les chansons et pour ne pas dire grand-chose. Mais Hubert Lenoir est un phénomène rare. C’est un mouvement de société. Ceux qui étaient dans la salle ce soir-là arrivait avec l’idée que ce serait une soirée magique et c’est exactement ce qui s’est passé. Ça ressemble à ma propre attitude lorsque j’allais voir à l’époque Les Cowboys Fringants. Je me souviens très bien que peu importe ce qui arriverait, j’aurais du plaisir, parce que ce groupe je l’aimais de cœur, il me ressemblait. C’est la même chose qui se passe pour une autre génération de mélomanes avec Hubert Lenoir. Et c’est beau à voir.

 

 

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