Concerts

Heavy Montréal 2018 : jour 2

Blind Witness

Ma deuxième et dernière journée du Heavy Mtl s’est amorcée avec Blind Witness, une valeur sûre pour pomper une couple de metalheads. Les gars ont donné une bonne prestation, peut-être un peu en dessous des standards qu’on leur connaît, mais ce n’était rien de dramatique. Il y avait un tout petit manque de pratique, de cohésion entre les membres — surtout pour certains punchs —, et le chanteur était un peu moins infatigable qu’à l’habitude, ce qui a eu pour effet de rendre la foule un peu timide au niveau du mosh pit… du moins jusqu’au « Tabarnak! » de Baby One More Notch. Là, comme toujours, le monde s’en pouvait plus.

Emmure

Emmure se produisaient peu après sur la scène d’en face, et bien que je trouve beaucoup trop d’influences peu réappropriées de Korn dans leur musique, les quatre gars donnent une grosse performance. Le guitariste a une présence très charismatique sur scène qui faisait presque la moitié de la réussite du spectacle pour moi. Ce n’était pas le concert le plus rodé de la journée — évidemment, quand Gojira est dans la place! —, et ce beaucoup à cause du batteur, mais autrement c’était bien.

Asking Alexandria

Après un autre excellent concert de Voivod, qui célèbrent cette année leurs 35 ans de carrière — on les salue —, Asking sont venus nous fausser une couple de pièces on ne peut mieux exécutées. Parce que oui, qu’on aime, ou qu’on n’aime pas, les tounes du groupe bûchent en maudit, et sur scène ils le rendent magnifiquement bien, mais le chanteur n’est pas loin d’être incapable de pogner la bonne note. Il est toujours un peu à côté, et c’est vraiment frustrant. Bon, c’est dit! À part ça, leurs fans étaient contents, tout était rodé, la courbe du spectacle était super bien construite, blablabla.

Gojira

Ah, Gojira. En concert, c’est probablement un des groupes de métal les plus exceptionnellement soudés du milieu. Un des meilleurs batteurs, un peu « old style », actif sur la scène, un chanteur aux cris puissants et surtout une symbiose comme il s’en fait peu dans un groupe. Il y a quelque chose avec Gojira qui semble découpé avec tant de minutie. Leurs unissons sont tellement mieux définis, leurs rythmes sont tellement plus croquants et leurs punchs tellement plus flagrants. On me dirait que le groupe fait du lip-sync, et bien que je sais pertinemment que c’est faux, je tomberais dans le panneau. Évidemment, leurs techniciens en sont pour beaucoup; je pense ici particulièrement au son de la batterie, avec ses cymbales ultras perçantes et ses deux puissantes grosses caisses. Bref, tout est réglé au huitième de tour — peut-être à l’exception de Mario Duplantier qui échappe sa baguette, seul signe de vie sous cette musique presque machinale. Remarquez que ça prend ça pour trouver quelque chose de négatif à dire dans le jeu du batteur. Son jeu, situé à une frontière bien réfléchie entre la subtilité de l’écriture et la massivité du résultat, est franchement efficace.

Je dois aussi mentionner les supports visuels très intéressants que continue d’aborder Gojira, qui ont encore là une belle cohésion esthétique avec leurs vidéos, leurs pochettes, etc. Leur grand écran projetait tantôt des plans naturalistes assez agités de montagnes diverses, tantôt un volcan en éruption, mais à aucun moment était-il de trop où mal utilisé. Les plans étaient beaux d’un beau un peu contemplatif auquel les métalleux semblent généralement insensibles (sauf dans les scènes plus obscures), et c’est tellement rafraîchissant après des mises en scène narcissiques — comme Asking Alexandria — ou tout simplement grimaçant — comme Ultra Vomit. Inutile de préciser que c’était à mon sens le meilleur concert du Heavy Mtl, de loin.

Perturbator

Je croyais que le duo de musique électronique allait être mon gros surligneur de la fin de semaine, principalement parce que je m’attendais à quelque chose de semblable à ce que j’ai entendu — et aimé — du groupe que je ne connaissais pas. Ça a vraiment bien commencé. Dès le départ, la production était super croustillante et tout était bien à sa place. Certains effets stéréo étaient super intéressants et les punchs étaient d’une grande qualité (sans faire mal à nos pauvres oreilles meurtries). Malheureusement, on se rendait rapidement compte que le choix de mettre une « vraie » batterie (aux cymbales et à la caisse claire électroniques) était assez discutable. Les petites erreurs rythmiques que la grande majorité des batteurs font, y compris celui-ci, ne sont pas vraiment compatibles avec l’esthétique techno des sons utilisés. Ceux de hi-hat, par exemple, étaient des sons si secs que chaque petite divergence du batteur est grandement amplifiée.

À ça, s’est ajoutée lentement la redondance des pièces, qui perdent beaucoup de leur intérêt en direct, probablement parce qu’elles ont été arrangées pour l’occasion. Rapidement, les sons de synthés moins travaillés, l’attitude un peu trop intense des deux membres et la disparité insatisfaisante entre les gros punchs et ce qui les entoure se sont fait sentir. Mes grands espoirs d’apothéose festivalière se sont vite résorbés. Ce n’était pas mauvais, mais bien décevant.

Limp Bizkit

haha 

https://youtu.be/45xt7d6L538?t=2m30s

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