Concerts

Heavy Montréal 2018 : Jour 1

Retour sur la première journée de cette édition d’Heavy Montréal qui revient après une pause d’une année.

The Black Dahlia Murder

Après un an de hiatus, le Heavy Montréal est de retour, et ma première journée a commencé en force avec Black Dahlia Murder, qui a donné un spectacle digne de leurs habitudes. Non seulement les gars étaient super « tight » et leur concert est parfaitement rodé, mais en plus ils sont infatigables! Bon, ils n’ont pas la présence scénique la plus extravagante, mais ce qu’ils donnent suffit amplement à emporter la foule. Sans être la performance du siècle, c’était de l’assez beau travail.

Alestorm

Les très absurdes Alestorm ont offert une performance comparable plus tard dans la journée; le tout était bien exécuté et divertissant — l’esthétique pirate mêlée à un petit alligator qui dort sur la scène et un gros canard gonflable fait son effet, disons —, mais ça devenait un peu redondant. Sans une certaine connaissance de leurs pièces, la performance était probablement assez machinale.

Marilyn Manson

Le vétéran de la scène métal Marilyn Manson est arrivé un peu plus tard sur la scène Heavy, accompagné de son manque flagrant d’énergie qui lui est maintenant coutumier, pour nous jouer une collection assez rassembleuse de ses plus grands succès. Le légendaire edgelord a cependant une certaine difficulté à choquer comme il savait le faire autrefois. Autant son propos que son physique se fatiguent, c’est-à-dire considérablement. Il apporte toujours avec lui son podium à l’iconographie subversive, mais aujourd’hui il a une saveur différente; à force de pousser, la subversion glisse dans le domaine du connu, et cesse de déranger. Mais peut-être que MM ne sert plus à choquer, peut-être est-il plutôt rendu une caricature de la rockstar paroxysmique. Il ne sait plus bien chanter, il prend de longues pauses entre les pièces pour reprendre son modeste souffle, il lance des objets haineusement à ses assistants de scène, l’attitude de ses musiciens ressemble beaucoup à celle de pigistes chèrement payés (ici déguisé, question de cohérence esthétique)… Le personnage qu’est Marilyn Manson, œuvrant en face d’une toile énorme peinte de sa figure hautement narcissique, évolue comme la superstar déchue moyenne : un trop vieux mâle égocentrique qui joue ses vieux succès, haletant. Quand on y pense, c’est la seule chose que pouvait devenir ce personnage à la longue, que ce soit volontaire ou non.

Rob Zombie

On peut aimer ou pas l’esthétique kitsch et over-the-top de Rob Zombie, mais on ne peut pas dire qu’il n’a pas sa place sur une scène. L’États-Unien de cinquante-trois ans donne toujours un concert rodé au quart de tour avec l’énergie d’un jeune fringuant et une présence scénique flamboyante. Tout sonne bien, les pièces bûchent, le genre de redneck zombifié se lance partout, le déluge est passé… Ça donne le goût du lendemain!