Hier soir, La Casa Del Popolo accueillait le duo australien Good Morning dans sa fameuse salle intime et chaleureuse. Loin de toutes formes d’artifices, le groupe n’a pas offert une performance inspirée ni inspirante, mais a tout de même donné de l’âme à l’endroit et à la soirée avec quelques bons moments.

C’est du lo-fi et de la bedroom pop qui animent les instruments à cordes et les percussions de ce jeune groupe qui a sorti deux EP cette année. L’auteur de ces lignes avait été grandement conquis par leur premier album, soit Prize // Reward, et ces deux plus récents microalbums ont su en faire de même. L’engouement était donc à son comble, entassé dans la salle rectangulaire pleine à ras bord en attendant leur montée sur scène à la suite d’Abrdeen.

Dans Basketball Breakups et The Option, il y a cette volonté, cette animosité passionnelle du groupe de nous montrer plusieurs côtés de leur personnalité, mais la soirée a brillé par cette absence de volonté de le démontrer sur scène. Hier, c’était comme si on se retrouvait en plein coeur d’un film d’adolescent mi-triste, mi-joyeux, avec la fraîcheur qui en ressort, sans arriver à se plonger dans le suspense. C’est que les deux têtes du groupe, accompagnées de deux de leurs acolytes musiciens, donnaient l’impression de jouer pour eux-mêmes, offrant ainsi quelque chose d’enveloppant, mais qui manquait clairement de prestance.

Oui, je suis le premier à accueillir un spectacle à bras ouverts pour la musique avant tout, mais hier j’avais l’impression que le groupe s’inspirait de la température maussade pour accorder leurs guitares. Il n’y avait pas ce ressentiment idem à celui de l’écoute studio, et c’est ce qui fut quelques peu désarçonnant.

Heureusement pour Good Morning, il n’y a pas que de mauvaises choses à dire sur leur performance, car si on aime se laisser bercer et laisser nos idées se balader librement dans notre tête pendant l’instant d’une soirée, c’est un spectacle où on y aura trouvé son compte.