C’est un Théâtre Fairmount à guichet fermé qui a fait du bruit mardi dernier alors que l’ancien membre de Black Midi, Geordie Greep, était présent pour présenter son premier opus solo : The New Sound.

Initialement prévu au Bar Le Ritz, la popularité de son extrait Blues sur TikTok, de son album qui a peuplé plusieurs listes de fin d’année et l’aura de Geordie Greep aura prouvé qu’il vaut plus qu’une salle à 300 personnes.

Nnamdï

En provenance de Chicago, Nnamdï mélange le rap, la guitare avec plein de pédales d’effets et l’autotune. L’artiste présente un projet à la hauteur de la réputation musicale éclatée de George Greep.

Vêtu d’un veston noir et d’une casquette de sport, il ne déroge pas à un seul moment de son personnage de scène. En regardant fixement devant lui, il crée un mur entre lui et le public. Ce personnage si confiant est énergique, mais ne réinvente pas la danse pour autant. Il n’a brisé le mur que pour une chanson pour demander au public de chanter le refrain.

Geordie Greep

Il est 20h55 et les lumières s’ouvrent à nouveau pour accueillir Geordie Greep et ses musiciens. Tel un chanteur des années 50, portant une chemise bien repassée, celui-ci débute son concert avec Walk Up et enchaîne ses pièces entre quelques pas de danse soignés et des solos de guitare à rendre jaloux les étudiants en musique dans la salle. Dès le début du concert, on comprend pourquoi l’ancien membre de Black Midi est parti pour faire carrière solo. Bien que les musiciens l’accompagnant ne soient pas mis derrière pour autant, Greep est comme un chef d’orchestre menant son groupe avec des gestes de la main.

Une carrière solo est aussi signe de plus de liberté sur scène. Avec quelques improvisations sur scène entre les chansons, à rendre des versions plus longues de ses chansons, Greep ne pense qu’à ses propres intérêts sur scène. Il va même jusqu’à insulter un membre du public qui lui demande de complément une pièce. Pour 25$ le billet, tu obtiens plus de 3h de spectacle (dont plus de 2h de Geordie Greep), en échange, tu te tais.

Deux heures de spectacles se sont écoulées rondement et aucun musicien n’a semblé manquer d’énergie ou d’entrain. Le côté expérimental me faisait sentir dans un concert de Frank Zappa, mais avec plus d’influence bossa nova. Greep ne vit que pour la musique et se fout de l’amour que le public peut lui donner. Il n’existe que pour jouer. Le plancher du Fairmount avait bien beau trembler pendant Holy Holy, rien ne pouvait l’arrêter.

Vers 23h, le parterre se vidait lentement et les musiciens n’avaient toujours pas fini de jouer. Ce concert valait chaque dollar dépensé. D’une grande générosité qui prouve l’intégrité d’un artiste face à son domaine. Geordie Greep n’a pas fini de faire de la musique et il va revenir, j’en suis certain.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte