Retour sur le concert de Friko qui était de passage au Ritz P.D.B. dans le cadre de sa tournée le 10 mars.

Monday night Friko! Après 5 jours de beau rock au Bar le Ritz PDB avec Wolf Parade et Warmdusher, l’établissement accueillait le duo Indie de Chicago : Friko. Ce groupe a fait paraître un de mes albums préférés de 2024. J’ai découvert leur offrande avec bonheur. L’album me rappelle avec plaisir ce qui tournait autour des propositions de Bright Eyes et de leur étiquette Saddle-Creek au début des années 2000. Le groupe emprunte par moment les plus belles balades de Conor Oberst avec toute sa fragilité. À un autre, ils sont plutôt dans un son plus décapant à la Desparecidos, bref plus punk.

Donc, ce duo, avec ces deux musiciens de tournée, a réussi à dépasser mes attentes. Je ne m’attendais pas qu’ils soient des bêtes de scènes. Je m’attendais que ça soit peut-être mou en leur qualité de recrues de la scène musicale américaine. Ils ont commencé le spectacle avec une finale-artifice où ils ont tout garroché : les grosses guitares et le gros son. Ils nous indiquaient du même coup qu’ils sont capables de jouer du shoegaze avec la pesante Guess, l’intéressante Crimson 2 Chrome et l’hypnotique Chemical. Comme s’ils n’avaient rien à leur épreuve et loin d’être intimidé d’être sur scène, ils ont enchaîné leurs autres morceaux avec émotions et implications. Le tout frôlant avec la dream pop, voir le post-punk, par moment.

Un peu plus court qu’ailleurs

En tout, ils nous ont joué huit chansons de leur excellent album Where We’ve Been, Where We Go from Here, dont les deux alléchantes balades : For Ella et Cardinal. Ils ont aussi ajouté trois nouveautés; en plus de Guess, ils ont joué Hot Air Balloon et terminé avec Dear Bicycle. Au registre des notes négatives, la soirée c’est terminé avec trois titres de moins que ce qu’ils proposent habituellement depuis le début de leur tournée. Ils ont joué la chanson prévue en rappel, avant de quitter la scène pour de bon. Donc, ils ne nous ont pas fait le plaisir de revenir sur la scène.

Le leader du groupe, Niko Kapetan, semble vraiment sérieux dans sa démarche et en contrôle de tout ce qui se passe. Bien qu’il ait laissé à ses collègues le soin de préparer la scène avant le spectacle, il a pointé à une ou deux reprises le guitariste invité du doigt afin qu’il puisse corriger le tir et a soufflé quelques conseils à l’oreille du bassiste. Néanmoins, ces deux musiciens semblaient se trouver bien chanceux et prendre beaucoup de plaisir de pouvoir partager la scène avec le duo. Bien qu’il se prenne au sérieux et soit serré dans ses changements de guitare ou d’instrument, il est aussi capable d’assumer une erreur sans drame. Effectivement, à un certain moment sa voix n’a pas été capable de terminer une chanson et il nous a tout simplement indiqué : « not tonight ».

En première partie

Belle soirée aussi avec une première partie efficace assurée par Starcleaner Reunion. Ce quintette de New York qui rappelle les Stereolab, qui seront d’ailleurs parmi nous l’automne prochain, avec la voix de la chanteuse Jo Roman qui accentue la ressemblance avec un ton qui se rapproche aussi de Suzanne Vega. Le groupe occupait aussi très bien la scène, mais le contraste était tout de même frappant avec Friko par la suite. On voit qu’ils sont encore à chercher leur identité et sont concentrés à rendre leurs chansons.

Crédit photo: Page Facebook de Friko