Francouvertes 2025 | Préliminaires #5 : Bayta, Bryan André et Erika Hagen

Retour sur la cinquième soirée de préliminaires des Francouvertes qui mettait à l’honneur Bayta, Bryan André et Erika Hagen, ainsi que l’ex de la soirée, Velours Velours qui a remplacé au pied levé Gawbé.

Photos par Coline Beulin

Velours Velours

À la rescousse de Gawbé, qui eut un empêchement de dernière minute, Raphaël Pépin-Tanguay s’est lancé, le nez tout juste débouché, pour animer la première partie. Il a enfilé les bijoux de son dernier album, cette fois-ci en version sobre guitare-voix. Cette introduction s’est terminée sur la nostalgie des premières Francouvertes de Velours Velours en tant que spectateur, avec sa version trébuchante de Les Fauves qui figure sur son premier EP.

Bayta

La sensibilité rend plus fort. Bayta a incarné ce mantra avec une puissante douceur. Se glissant dans le créneau de la pop-indé-bienveillante, le trio aux saveurs de distorsion subtile s’est hissé rapidement dans le cœur de l’auditoire. Blessures d’enfance et flirt à la bibliothèque, la mise en scène fluide arborait une harmonie fond-forme satisfaisante, libérant l’esprit du trop pensé. C’est dans l’ordre du léger, de l’attachant, transmis surtout par sa voix puissante au feutre réconfortant. Sa présence adéquate sur scène, ses propos sages, Bayta a livré une performance authentique, en toute fluidité, de quoi apaiser les hypersensibles dans l’auditoire.

Bryan André

Nous avons reçu un vent de fraîcheur, un vent du Grand Nord. Bryan André, originaire de Matimekush-Lac John, s’est bien fait pardonner la neige qu’il a invitée en réchauffant la salle avec ardeur et bonheur. Sur scène, un quatuor innu aux allures de stars du rock’n’roll a foulé la scène comme si elle leur appartenait. Inspiré par des groupes iconiques comme les Stones, avec des pièces qui m’ont rappelé Paul Piché, on entend l’influence des standards du rock dans sa musique. Il est venu partager sa passion et son amour pour sa guitare, au travers d’une sagesse envoûtante, en symbiose avec la gratitude libératrice d’habiter le moment présent. Ils étaient décontractés, on avait besoin de ce laisser-aller. Country, blues, rock, tout en innu-aimun, sa langue natale. Ils avaient une présence très attachante qui a convaincu l’auditoire d’unir ses voix pour chanter « Je t’aime » en innu. Un rock comme il se faisait, et qui réunit comme, autrefois.

Erika Hagen

Nous avons terminé la soirée sur une pop-garage assez savoureuse. J’avais l’impression d’écouter un album pour la première fois en 2008. La satisfaction des sons grunge-pesants et la rythmique pétillante enviaient le futur moi qui allait connaître les tunes par cœur et danser sans mettre les freins. Elle nous offre des textes accrocheurs, soutenus par son groupe vigoureux. Il faut dire que l’attention de l’auditoire du Cabaret était difficile à capter après la prestation précédente. Ça prit un moment, mais avec ses refrains accrocheurs et sa présence sur scène éclatante, Erika Hagen a bien puni le public d’avoir été semi-attentif en nous posant un ver d’oreille puissant avec Anita en finale. Il paraît qu’il faut écouter la chanson en question pour se débarrasser d’un ver d’oreille. Par chance, elle est disponible sur toutes les plateformes, délectez-vous !