Concerts

Francouvertes 2025 | Préliminaires #4: Minou, Maude Sonier et Martin Guy

Alors que la soirée de lundi a braqué les projecteurs sur le talent soul, engagé et émancipé de la relève, les Francouvertes remettaient ça, mardi, avec une autre soirée fort réussie et parsemée de moments surprenants.

Crédit: Jaime Antonio Luna

Stéphanie Boulay :

Afin de démarrer les hostilités, Stéphanie Boulay est arrivée seule sur la scène du Lion d’Or. C’était une première visite pour elle, dans le cadre des Francouvertes, depuis sa victoire à ce concours avec sa sœur en 2012.

Tout simplement, elle est venue livrer trois pièces qui apparaitront sur son album à venir le 11 avril prochain. Rapidement, elle a entonné les premières notes de Si l’essentiel c’est d’être aimé, une chanson hyper touchante abordant le lien de la chanteuse avec sa mère.
De façon toute aussi intime, Boulay a chanté deux autres chansons interprétées avec douceur et sensibilité derrière sa guitare, dont une intitulée Je n’aurai pas d’enfant.

L’artiste vétérane a livré une performance dépouillée et forte à la fois qui a, assurément, retenti auprès de plusieurs personnes sur place.

Crédit: Jaime Antonio Luna

Minou :

C’est alors que Dominic Plante, alias Minou, est apparu sur scène, flanqué de ses musiciens et musiciennes de talent et arborant sa chemise chanceuse. Le jeune homme, connu pour ses nombreuses implications sur scène avec des artistes comme Ariane Roy, notamment, a entrepris sa performance avec la chanson-titre de son EP Je suis entré. Musicalement c’est assouvi; les musiciens offrent des arrangements vraiment intéressants et se permettent des moments jazzés et psychédéliques exacerbés par les pédales d’effets et les barres de trémolo.

En raison du stress, peut-être, les textes et la voix de Minou se perdaient parfois dans les instrumentations chargées des premières chansons. Il a toutefois renversé la vapeur, peu après, et s’est groundé jusqu’à la fin de son concert, ce qui a aussi paru lors de ses interactions avec la foule. Soulignons la nouvelle chanson qu’il a présentée en fin de set; J’ai toujours su a fermé les livres de sa performance avec panache.

Le projet de Minou est prometteur et, musicalement, sa proposition sur scène est originale avec le déploiement jazz de ses chansons indie rock. La voix de l’artiste, un peu vacillante sur la scène du Lion d’Or, trouvera inévitablement sa place dans le futur.

Crédit: Jaime Antonio Luna

Maude Sonier :

C’est alors que Maude Sonier est débarquée sur scène avec le petit groupe qui l’accompagnait, pour l’occasion, dans son périple entre le Nouveau-Brunswick et le Lion d’Or.

De manière bien naturelle, l’artiste originaire de Miramichi a empoigné l’attention de la salle pas mal garnie, et a entonné les premières notes de La Neige, ce très bon ver d’oreille apparaissant sur son EP aux accents pop alternatif et folk-rock intitulé Demi-Tour. Les arrangements country subtils et entrainants apparaissant sur d’autres chansons du EP fonctionnaient très bien aussi.

Au premier coup d’œil, on se rend compte que la scène a peu de secrets pour l’artiste acadienne. Maude Sonier était particulièrement dégourdie et passait de chanson en chanson en s’adressant à la foule avec humour et finesse. La maitrise de sa voix franche, son agilité et le charisme qu’elle démontre si aisément l’amèneront loin, c’est certain. Et les textes, vous me demanderez? Même son de cloche. Ils sont parfois touchants, parfois crus et toujours emplis d’une jolie poésie.

La jeune artiste, très attachante, a livré une performance bien ficelée, originale et qui méritait sans contredit le trajet du Nouveau-Brunswick jusqu’à la rue Ontario en ce mardi soir de printemps.

Crédit: Jaime Antonio Luna

Martin Guy

« Tu ne pourras jamais m’enlever mon côté rock », a chanté Martin Guy au son du saxophone, des guitares et des tambourins suintant les années 80. L’homme, d’un certain âge, sur qui on en sait très peu, est venu présenter les chansons se retrouvant sur des enregistrements égarés dans les années 80, et tout juste retrouvés. Avec désinvolture, une touche d’irrévérence et son charme lascif, Martin Guy a fait briller les vieilles décennies avec ses pièces aux arrangements tout droits sortis de la DeLorean.

Tout en voix, le chanteur caché derrière ses gros verres fumés alignait les steppettes. Il était aussi accompagné de talentueux musiciens sur scène qui ont habillé des chansons comme Coconut Café, Formule 1 et La Floride. Celles-ci ont convié les spectateurs dans un univers influencé par les Richard Séguin, Sylvain Cossette et Mario Pelchat de ce monde.

Les chansons de Martin Guy et sa mise en scène réunissant ballons de plage, blagues douteuses et un drum franchement impressionnant, ont su charmer la foule sur place qui lui a offert des applaudissements musclés. Toutefois, sa proposition un brin grivoise et son personnage insaisissable n’ont visiblement pas ravi le jury du concours. Le passage du chanteur, établi en Floride, aura été bref, mais laissera la nostalgie indélébile des eighties et de forts vers d’oreille étampés dans la tête de plusieurs.

Palmarès

  1. Muhoza et sa troupe
  2. Maude Sonier
  3. Kat Peirera
  4. Naïma Frank
  5. Dogo Suicide
  6. Oli Féra
  7. Delphine
  8. Minou
  9. Mélodie-Jade

Les Francouvertes remettent ça lundi prochain avec la cinquième soirée des préliminaires.

Crédit photo: Jaime Antonio Luna

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