Francouvertes 2025 | Préliminaires #2 : Alex LeBlanc, Mélodie-Jade et Muhoza et sa troupe
Pour cette deuxième soirée de préliminaires, c’était un bouquet d’artistes qui flirtent avec le jazz qui était mis de l’avant, avec chacun leurs spécificités. Pour ouvrir la soirée, l’ex Benoît Paradis était en solo plutôt qu’en trio.
Après une soirée assez rock en ouverture de parcours, les Francouvertes se tournaient vers des sonorités jazz pour cette deuxième soirée. Que demander de mieux que Benoît Paradis, qui a participé aux Francouvertes en 2006, pour briser la glace ?
Avec son humour déjanté habituel, Benoît Paradis a fait sursauter quelques spectateurs qui n’étaient pas prêts à apprendre que ça « prend du cul ton affaire » pour que ça marche. Avec son personnage aussi attachant que déprimé, Benoît Paradis a séduit. Il a commencé en affirmant que normalement il joue en trio, mais que faute d’argent, il était en solo, qu’il s’était levé avec une semi-extinction de voix et qu’il ne jouait pas de guitares, mais c’est ce qu’il tenait. Le tout a été une aventure fort divertissante à travers sa discographie à travers le titre Micro-peine d’amour, Dans le bois, Cul et T’as-tu toute.
Alex LeBlanc
Alex LeBlanc a pris la scène devant un Lion d’Or qui affichait complet. L’auteur-compositeur-interprète joue à la fois de la contrebasse en plus de chanter. Ce n’est pas une mince affaire que de tenir le rythme avec ses mains et la mélodie avec le reste de son corps. Musicalement, sans être révolutionnaire, c’est très bien joué. Il a principalement présenté quelques chansons parues au cours de la dernière année et quelques pièces qui seront sur son premier album à venir en juin : Nous serons le plus beau des hasards. Entouré de Marcus Lowry, Tonio Vargas-Morin et Gentiane Michaud-Gagnon, il a montré que musicalement il se débrouille très bien. Au niveau vocal, c’est juste, mais ça sonne terriblement comme Philippe Brach. Même si le ton de voix n’est pas un choix, les inflexions de voix elles se collent trop sur Brach.
Mélodie-Jade
Mélodie-Jade a décidé d’opter pour la nouveauté en délaissant les titres de son EP, à l’exception de Soleil. L’autrice-compositrice-interprète a démontré que son interprétation et sa voix étaient à point. Malgré un léger mal de gorge, elle a offert de beaux moments vocaux et une interprétation de ses pièces qui étaient incarnés de belle manière. Par contre, ses textes sont faibles et les rimes assez basiques. Ce qu’elle a à dire est intéressant, mais ça prend du polissage dans le comment. De plus, sa prestation était très statique. Comme otage de son pied de micro, elle a fait très peu de mouvement, s’emportant à quelques reprises pendant que les musiciens prenaient le dessus, mais j’aurais souhaité qu’elle prenne le micro et qu’elle vienne chercher le public, quitte à sacrifier un peu de pose de voix. De plus, Mélodie-Jade et son groupe n’ont pas un grand millage sur scène et ça paraît. Ça manquait parfois un peu d’osmose et parions qu’avec plus de concerts, la mayonnaise va mieux prendre. C’est prometteur.
Muhoza et sa troupe
Muhoza et sa troupe a offert la proposition la plus aboutie de la soirée. À la fois musicalement et sur scène, le groupe, mené par le charismatique Muhoza, a démontré qu’il était prêt pour cette soirée. Il est à la fois agile dans sa plume et dans sa livraison alors qu’il rappe les thématiques de quartiers populaires de Montréal. Le tout est livré sur des trames qui partent parfois dans de belles envolées musicales où le chanteur qui accompagne Muhoza fait briller sa voix. Si la plupart du temps, c’est efficace, il y a des cas, comme dans Say what, où c’était un peu plaqué. Dans l’ensemble, le groupe a tout de même solidement brillé avec des pièces comme Fire où il a réussi à faire lever la foule et Je pars de rien qui terminait sa prestation. Un jeune homme à surveiller.
Palmarès
Ça continue la semaine prochaine avec les soirées 3 et 4!
Crédit photo: Jaime Antonio Luna